TRADUCTION AUTOMATIQUE

UNE BOMBE NANOTECHNOLOGIQUE A L'ORIGINE DU TSUNAMI DU 26/12/2004 !!

UNE BOMBE NANOTECHNOLOGIQUE A L'ORIGINE DU TSUNAMI DU 26/12/2004 !!

En effet, car c'est l'explosion volontaire d'une bombe nanotechnologique au large de l'océan indien(en physique quantique, briser des molécules dans la dimension de l'infiniment petit, l'énergie déployée est alors telle, que la bombe atomique née des équations d'Einstein, pourrait être comparée à un simple pétard) qui est à l'origine de cette catastrophe !

Cette opération militaire a été réalisée dans le cadre des "blacks programs" américains !
A noter, que l'armée américaine dispose d'au-mois 5 années d'avance en matière de nanotechnologies par-rapport à l'Europe !!!

Sont notamment impliqués dans cette opération, l'Omc (organisation mondiale du commerce) et l'industrie pharmaceutique européenne car l'Inde (l'objectif de cette opération) commercialise des médicaments génériques non brevetés !!

Sans compter l'aspect financier où 4 milliards de dollars ont été détournés des dons perçus par les principales Ong et ce, grâce à la technique bancaire de la "lettre d'évidence" dont l'unité de valeur de base est le million de dollar. La banque permet ainsi au dépositaire des fonds, de disposer de l'ouverture d'une ligne de crédit pour une durée de 3 semaines au bout de laquelle le dépositaire perçoit une forte commission et reverse la différence à l'Onu, au Hcr,...
Avec cette technique, il est impératif que les opérations de catastrophes naturelles provoquées aient lieu en fin d'exercice comptable afin de générer le plus gros profit possible.
A noter, qu'à l'issue des 3 semaines de dépôt des fonds, le dépositaire reverse (ni vu, ni connu) la somme initiale déposée, aux ONG
En Europe, il y 2 banques qui proposent cette technique, l'une basée à Genève en Suisse et l'autre à Bruxelles en Belgique.

Pour informations, je rappelle que le séisme provoqué le 26/12/2004 était d'une intensité de l'ordre d'environ 9,4 sur richter le lendemain de Noël tandis que curieusement la principale réplique enregistrée, d'une intensité d'environ 8,7 sur richter (selon l'institut de physique du globe à Strasbourg) a eu lieu le lendemain de Pâques en 2005 et n'a cette fois-ci pas entraînée de tsunami !!! Entre le jour du tsunami et le lundi de Pâques, l'on a bien enregistré des séismes répliques, mais de bien moindre importance !!
Par-ailleurs, et cela s'avère un détail très important, l'on a curieusement enregistré aucun séisme artificiel provoqué par les essais nucléaires souterrains, dans la période comprise entre 1999 et 2004, alors que cela a toujours été chaque année le cas, auparavant ! (cette information est publique, puisque vous pouvez la trouver par-exemple dans le "quid 2006")
En d'autres termes, il y a eu cessation des activités d'essais militaires mondiales entre la tempête du 26 décembre 1999 et le tsunami du 26 décembre 2004 !!! Et pour cause, puisque les priorités financières des Armées se sont concentrées vers d'autres opérations !
A présent, vous comprenez un peu mieux pourquoi, l'ampleur phénoménale de ces catastrophes et les datations de ces opérations (cf.technique bancaire "lettre d'évidence) !!!

Tous les détails et preuves de cette opération, sont actuellement détenus par un ex officier de l'armée de l'air française (était affecté au 7 è bca au poste de guide tactique aérien).
Cet ex officier a notamment été victime de 2 tentatives d'assassinat, l'une réalisée le 17 mars 2005 (la façade de son logement a été criblée de balles) et l'autre le 9 juin 2006 mais cette fois-ci avec l'appui d'un hélicoptère, son 4X4 a été visé !!!
Annexe : A propos d'un autre dossier, cet ex officier a personnellement photographié les immenses paraboles situées dans les Highlands en Ecosse, à l'origine de la tempête du 26/12/1999 et ayant entraîné une inversion de champ magnétique.
Par ailleurs,le responsable de la 1ère agence privée de Renseignements française, en l'occurrence "Liesi"(Lettre d'Informations Economiques Stratégiques Internationales) a publié en septembre 2004, soit plus de 3 mois avant le tsunami du 26/12/2004, dans son ouvrage "élections américaines 2004-2008 et les skull and bones", les grandes lignes de l'opération tsunami 2004 !!
Par-ailleurs, le responsable de "Liesi" a tenu une conférence en mai 2003 à Paris dont le sujet était la canicule du mois d'août à venir durant la même année, il a évoqué une opération américaine à l'aide de micro-ondes pulsées dont l'objectif était d'imposer à l'Europe et plus précisément à la France, les cultures Ogm (la société américaine "Monsanto" est d'ailleurs impliquée dans ce dossier).
La tempête de décembre 1999 ainsi que la canicule d'août 2003, ont été prévus dès l'automne 1999 lors d'une réunion ultra-secrète au sein de l'ambassade des Etats-unis à Paris !! La source d'information, qui était en contact avec certains éléments du Renseignement américain, avait assisté elle-même à cette réunion ultra-confidentielle !
Afin d'en savoir plus au sujet de ce dossier "tsunami 2004"qualifié de "très sensible", je vous recommande d'entrer directement en contact avec cet ex officier et ce, en lui transmettant un message à l'adresse courriel suivante : revelations.tsunami2004@yahoo.fr
DERNIERE MINUTE : Cet ex officier de l'armée française a été victime le 8 octobre 2007 (dans la région de Moutiers en Savoie) d'une grave agression : ses véhicules ont été incendiés, meubles et documents détruits, 2 blogs neutralisés !!!

La fin du dollar

Vendredi, 09 Octobre 2009 09:40


La fin du dollar

Robert Fisk

Donnant une illustration saisissante du nouvel ordre mondial, les pays arabes ont lancé des initiatives secrètes conjointement à la Chine, à la Russie et à la France, qui visent à cesser d’utiliser la monnaie américaine pour le commerce du pétrole.
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En septembre, l’Iran a annoncé que ses réserves de devises étrangères seraient, dorénavant, libellées en euros, et non pas en dollars.
Dans ce qui est le plus profond changement financier de l’histoire contemporaine du Moyen-Orient, les pays arabes du Golfe sont en train de préparer – avec la Chine, la Russie, le Japon et la France – la cessation du recours au dollar pour les transactions pétrolières, au profit d’un panier de devises comportant le yen japonais, le yuan chinois, l’euro, l’or et une nouvelle devise unifiée préparée par les pays membres du Conseil de Coopération du Golfe, qui regroupe notamment l’Arabie saoudite, Abu Dhabi, le Koweït et le Qatar.

Des réunions secrètes ont d’ores et déjà été tenues entre ministres des finances et gouverneurs des banques centrales, en Russie, en Chine, au Japon et au Brésil, afin de travailler à ce projet, qui aura pour effet que le pétrole ne sera désormais plus échangé contre des dollars.

Ces projets, que des sources des milieux bancaires tant du Golfe arabe que chinois de Hong Kong nous ont confirmés, peuvent expliquer pour partie une hausse soudaine des prix de l’or. Mais ils augurent aussi d’une extraordinaire transformation des marchés libellés en dollars, qui sont appelés à disparaître peu à peu au cours des neuf années à venir.

Les Américains, au courant de ces réunions – bien qu’ils n’en aient pas mis au jour les détails – vont certainement lutter contre cette cabale internationale qui inclura dorénavant y compris certains de leurs fidèles alliés, comme le Japon et les pays arabes du Golfe. Dans le contexte de ces négociations monétaires, Sun Bigan, ex-envoyé spécial chinois au Moyen-Orient, a mis en garde contre le risque qu’elles n’approfondissent les divisions entre la Chine et les Etats-Unis, qui sont en concurrence pour l’influence et le pétrole, au Moyen-Orient. « Des querelles et des clashes bilatéraux sont inévitables », a-t-il dit à notre confrère Asia and Africa Review. « Nous ne pouvons en aucun cas baisser la garde à l’encontre de l’hostilité, au Moyen-Orient, autour des enjeux de l’énergie et de la sécurité ».

Cela sonne comme une inquiétante prédiction d’une future guerre économique entre les Etats-Unis et la Chine, pour la conquête du pétrole moyen-oriental – transformant, de surcroît, les conflits endémiques de cette région en une bataille pour la suprématie de la première puissance mondiale. La Chine consomme plus de pétrole que les Etats-Unis, et elle en consomme de plus en plus, sa croissance économique étant moins efficace énergétiquement. La monnaie de transition, dans le mouvement prévu d’abandon du dollar, pourrait fort bien être l’or, laissent entendre certaines sources des milieux bancaires chinois. La richesse d’Abu Dhabi, de l’Arabie saoudite, du Koweït et du Qatar, qui, ensemble, détiennent des réserves estimées à 2,1 milliers de milliards de dollars, donne une idée des sommes gigantesques en cause.

Le déclin de la puissance économique américaine, liée à la récession économique mondiale actuelle, a été implicitement reconnu par le président de la Banque Mondiale, Robert Zoellick : « Un des legs de cette crise sera sans doute la prise de conscience d’un bouleversement total dans les relations entre puissances économiques », a-t-il déclaré, à Istanbul, en prélude à la réunion du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale qui doit s’y tenir, cette semaine. Mais c’est l’extraordinaire puissance financière, totalement inédite, de la Chine – conjointement à l’irritation des pays producteurs et consommateurs de pétrole contre la capacité américaine d’interférer dans le système financier international – qui a motivé les négociations récentes impliquant les pays du Golfe.

Le Brésil a manifesté son intérêt pour une collaboration à des paiements pétroliers en non-dollars, ainsi que l’Inde.
De fait, la Chine apparaît comme la plus enthousiaste de toutes les puissances économiques concernées, et ses énormes échanges commerciaux avec le Moyen-Orient n’y sont pas pour rien… En effet, elle importe 60 % de son pétrole, essentiellement du Moyen-Orient et de Russie. Les Chinois détiennent des concessions pétrolières en Irak – qui étaient restées bloquées par les Etats-Unis jusqu’à cette année – et, depuis 2008, ils mettent en œuvre un accord signé avec l’Iran, pour un montant de 8 milliards de dollars, visant à développer les capacités de raffinage et les ressources gazières de ce pays. Elle a des accords pétroliers avec le Soudan (où elle s’est substituée aux intérêts américains [jolly good ! ndt]) et elle continue à négocier des concessions pétrolières avec la Libye, un pays dans lequel tous les contrats de cette nature ne peuvent qu’être des joint ventures.

De plus, les exportations chinoise vers le Moyen-Orient représentent désormais non moins de 10 % des importations de chacun des pays de cette région, y compris un large éventail de produits allant des automobiles aux systèmes d’armement, en, passant par les produits alimentaires, l’habillement, et même… les poupées ! En une claire indication de la musculature croissante de la Chine, le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a plaidé, hier, auprès de Pékin, afin de lui demander de laisser s’apprécier le yuan par rapport à un dollar en dégringolade et, par extension, de relâcher la dépendance de la Chine par rapport à la politique monétaire américaine, afin de contribuer à rééquilibrer l’économie mondiale et d’atténuer les pressions à la hausse sur l’euro.

Depuis les accords de Bretton Woods – ces accords, conclus juste après la fin de la Seconde guerre mondiale, qui définirent l’architecture du système financier international actuel – les partenaires commerciaux de l’Amérique ont eu affaire à l’impact du contrôle de Washington, ainsi, ces dernières années, qu’à l’hégémonie du dollar, en tant que réserve de devises mondiales dominante.

Ainsi, les Chinois sont, par exemple, persuadés que si les Américains ont persuadé la Grande-Bretagne de rester à l’extérieur de l’euro, c’est uniquement afin d’empêcher un mouvement d’abandon du dollar, qui se serait déjà produit, sans cela. Mais nos sources dans les milieux bancaires chinois disent que leurs pourparlers sont d’ores et déjà allés trop loin pour pouvoir être bloqués, désormais. « Les Russes vont finalement mettre le rouble dans la cagnotte des devises (non-dollar) », nous a ainsi déclaré un éminent courtier de Hong Kong. « Les Brits sont coincés au beau milieu du gué, et ils vont devoir adopter l’euro : ils n’ont pas le choix, dès lors qu’ils ne pourront plus utiliser le dollar américain… »

Nos sources des milieux financiers chinois pensent que le Président Barack Obama est trop occupé à soigner l’économie américaine pour se concentrer sur les implications extraordinaires de la transition conduisant à l’abandon total du dollar d’ici neuf ans. La deadline actuelle, pour le parachèvement de la transition monétaire est, en effet, l’année 2018.

Les Etats-Unis ont brièvement évoqué cette tendance lors du sommet du G20 à Pittsburgh ; le gouverneur de la Banque centrale chinoise et d’autres responsables se plaignaient de manière audible du dollar, depuis des années. Leur problème, c’est qu’une part considérable de leur richesse nationale est constituée d’avoirs en dollars…
« Ces projets changeront le visage des transactions financières internationales », a indiqué un banquier chinois. « L’Amérique et la Grande-Bretagne peuvent se faire du mouron : vous saurez à quel point elles sont emmerdées au tonnerre de démentis que cette information ne manquera pas de susciter… »

En septembre, l’Iran avait annoncé que ses réserves de devises étrangères seraient dorénavant en euros, et non plus en dollars. Les banquiers se souviennent, bien évidemment, de ce qui est arrivé au dernier producteur de pétrole du Moyen-Orient à avoir vendu son pétrole en euros, et non en dollars : quelques mois seulement après qu’un certain Saddam Hussein eut annoncé cette décision avec tambour et trompette, les Américains et les British envahissaient l’Irak…


Traduction : Marcel Charbonnier
Source: Mondialisation

SANTE

Mercredi, 23 Septembre 2009 11:43


Grippe H1N1: halte à la désinformation

SNPI
La grippe H1N1 est cinq fois plus contagieuse que le grippe saisonnière, mais moins grave et moins mortelle. Le virus n’a pas muté depuis son apparition en avril, après avoir traversé tous les pays et tous les climats, et n’y a donc aucune raison pour qu’il mute cet automne. Sur 4.107 réponses au 16.09.09, seulement 26% des infirmières acceptent la vaccination H1N1 !
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Il suffit de consulter les données de l’INVS, l’Institut de Veille Santaire pour constater que la grippe H1N1 arrive, mais que c’est loin d’être la "peste noire" dont on nous menace (cf bulletin INVS du 16.09.09 en téléchargement).
Nombre de consultations pour grippe : 

93.000 cette semaine 37, 

25.000 en semaine 36, 

36.000 en semaine 35, 

28.000 en semaine 34, 

22.000 en semaine 33, 

23.000 en semaine 32

Or avec la grippe saisonnière, on enregistre environ 1 mort pour 1.000 à 1.500 cas (2.000 à 6.000 morts par an en France, dans l’indifférence générale), c’est à dire 10 morts par tranche de 10.000 cas. Donc si la grippe H1N1 était aussi mortelle que la grippe saisonnière, on aurait du enregister 60 à 90 morts pour 93.000 cas la semaine dernière. Heureusement nous en sommes loin, preuve du caractère peu virulent de ce virus, même s’il est cinq fois plus contagieux.
Depuis le début de l’épidémie en France (mai 2009) il a été constaté 26 décès de malades porteurs du virus H1N1 (dont 5 en métropole, 1 décès en Guyane, 5 à la Réunion, 9 en Nouvelle Calédonie et 6 en Polynésie Française). A part deux cas, toutes ces personnes étaient atteintes de pathologies importantes avant de rencontrer le virus H1N1.
"Le taux de létalité de la grippe A(H1N1) est probablement inférieur aux estimations antérieures et comparable à celui d’une épidémie modérée de grippe saisonnière", a estimé le 16.09.09 un expert américain sur les maladies infectieuses. "Elle est particulièrement bénigne chez les enfants". Au cours d’une réunion d’experts sur la grippe organisée par l’Institut américain de médecine, le Dr Marc Lipsitch, de l’université d’Harvard, a avancé une fourchette de 0,007% à 0,045%, sur la base de données de différents pays dans le monde, le taux de létalité pour la grippe saisonnière étant inférieur à 0,1%.
Le virus A (H1N1) 2009 est le virus grippal majoritaire en France métropolitaine. Il ne nécessite pas pour autant les mesures d’exceptions liées à une vaccination de masse : l’organisation actuelle des "centres de vaccination H1N1" pose des problèmes éthiques. D’une part, ce processus industriel de travail sur un "chaîne de vaccination" est inadmissible pour un acte soignant, car contraire aux règles de bonnes pratiques et aux recommandations professionnelles. D’autre part le principe même d’une "chaine de vaccination" relève d’une médecine vétérinaire : 2 minutes par personne, en file indienne.
Détails : http://www.syndicat-infirmier.com/V...
"Compte-tenu du bénéfice /risque de cette vaccination particulière, nous exigeons que les personnes qui souhaitent se faire vacciner aient un entretien avec un professionnel de santé, et signe un document de « consentement éclairé », comme pour les médicaments expérimentaux" indique Thierry AMOUROUX, le Secrétaire Général du SNPI CFE-CGC, le Syndicat National des Professionnels Infirmiers.
Détails : http://www.syndicat-infirmier.com/V...
La pandémie peut causer une crise économique, et l’Etat s’est très bien organisé pour y faire face (conseils d’hygiène, masques, Tamiflu). "Mais injecter 94 millions de doses d’un produit sur lequel nous n’avons aucun recul peut poser un problème de santé publique, et il est de notre devoir d’infirmières d’informer correctement la population, pour que chacun prenne sa décision en toute connaissance de cause, par un consentement libre et éclairé, et non par une campagne de publicité et des discours alarmistes".

Détails : http://www.syndicat-infirmier.com/V...
Les professionnels de santé sont d’ailleurs nombreux à refuser de se faire vacciner avec ce vaccin H1N1. Au niveau des infirmières, dans le cadre d’un questionnaire internet, nous avons enregistré 4.107 réponses au 16.09.09 : 26% acceptent la vaccination H1N1 (sondages précédents à l’étranger 37% en Angleterre, 48% à Hong Kong). Au delà des chiffres, nous vous invitons à lire les paroles d’infirmières à la fin de l’article : http://www.syndicat-infirmier.com/V...
Selon le bulletin INVS :
La progression rapide et concordante de ces indicateurs pour la semaine 37 indique que l’épidémie a débuté en France métropolitaine.
L’excès de consultations pour grippe clinique estimé par le réseau Sentinelles est de 93 000 en semaine 37, par rapport à la moyenne des années précédentes pour la même semaine. Le nombre de consultations pour infections respiratoires aiguës (IRA) liées à la grippe A (H1N1) 2009 est estimé par le réseau des Grog à environ 23 000 pour la semaine 36.
Définitions : 

Grippe clinique (réseau Sentinelles) : fièvre d’apparition brutale supérieure à 39 °C, accompagnée de myalgies et signes respiratoires. 

Infection respiratoire aiguë (IRA) (réseau des Grog) : apparition brutale de signes respiratoires (toux, rhinite, coryza) avec un contexte infectieux aigu (fièvre, asthénie, céphalée, myalgies…).
Pour la semaine 37 (7 au 13 septembre 2009) : 
 selon le réseau Sentinelles de l’Inserm, l’incidence des consultations pour grippe clinique est estimée à 164 cas pour 100 000 habitants, soit environ 103 000 consultations. 
 Les tableaux cliniques rapportés par les médecins Sentinelles ne présentaient pas de signe particulier de gravité (taux d’hospitalisation des cas rapportés inférieur à 1 %). 
 Les régions où le taux d’incidence est le plus élevé sont : Languedoc- Roussillon, Limousin, Nord-Pas-de-Calais, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Rhône-Alpes
Source: Syndicat National des Professionnels Inifrmiers

SUCRE, otra estocada al dólar

SUCRE, otra estocada al dólar


Hedelberto López Blanch
Rebelión



Por primera vez en la era de la historia moderna un grupo de países de América Latina considerados en desarrollo y que durante siglos padecieron colonizaciones y posteriormente estuvieron bajo la hegemonía de Estados Unidos, han decidido romper con la atadura del dólar y crear su propia moneda, válida para sus intercambios comerciales.

Los jefes de Estado y Gobierno participantes en la VII Cumbre de la Alianza Bolivariana para los Pueblos de Nuestra América (ALBA) tomaron la decisión de implementar el Sistema Único de Compensación Regional (SUCRE) para el intercambio comercial entre sus países que entrará en vigor a principios de 2010.

La futura integración monetaria, que contará con reservas en el Banco del ALBA, permitirá la protección contra las crisis económicas de los nueve Estados integrantes y los transforman en territorios sin dependencias de las agresivas políticas implementadas por organismos financieros como el Fondo Monetario Internacional y el Banco Mundial y los aleja de la hegemonía del dólar.

A la ALBA pertenecen Venezuela y Cuba (fundadoras), Bolivia, Nicaragua, Dominica, Honduras, Ecuador, San Vicente y las Granadinas, Antigua y Barbudas, y esta nueva iniciativa esta abierta a otros Estados de América Latina y el Caribe.

Los toques finales para la entrada en vigor del SUCRE se tomarán en una próxima reunión a realizarse en noviembre, cuando sus miembros analizarán y pondrán en marcha sus cuatro estructuras: un Consejo Monetario Regional; una Unidad Monetaria Común que funcionará como una moneda virtual, con la perspectiva de convertirse en moneda física; una Cámara Central de Compensación y un Fondo de Reserva y Compensación Regional.

El SUCRE regulará las compras y ventas entre los gobiernos, y se prevé para un futuro cercano que circule como una moneda real al igual que lo hizo el euro. En la reunión de noviembre se definirá hasta dónde alcanza su aplicación para regular todo el comercio entre las naciones y a cuánto equivale un SUCRE en la moneda de cada país, entre otros aspectos.

El sistema de pago se aplicará, principalmente, mediante el Tratado de Comercio de los Pueblos (TCP) que los países sufragaron en el marco de la Alianza, y el respaldo a esa unidad será a través de los depósitos en efectivo y en sus monedas que harán las naciones en el Banco del ALBA.

Al utilizarse el SUCRE entre las grandes transacciones de sus miembros, se limitará la utilización del dólar en las operaciones, lo cual permitirá promover aun más el comercio dentro de la región y generará un crecimiento económico importante en los países de la Alba.

Tras la Segunda Guerra Mundial, Estados Unidos se convirtió en la potencia global y con los acuerdos firmados en Bretton Wood, en 1944, logró que el dólar se estableciera como moneda de reserva en el orbe, cuyo su valor lo garantizaban sus grandes acumulaciones de oro.

Asimismo, en la década de 1970, Washington alcanzó un acuerdo con la OPEP para que las actividades comerciales petroleras se efectuaran con el billete verde, y por esos mismos años Estados Unidos separó el dólar de sus reservas de oro. De esa forma, comenzó a imprimir su moneda e inundó el mundo con papeles, sin que tengan un valor real con las riquezas del país emisor.

“Al suspender la conversión, el dólar pasó a ser una divisa que podía imprimirse a voluntad del Gobierno estadounidense sin el respaldo de un valor constante”, afirmó en una reciente Reflexión el líder cubano Fidel Castro.

Esta ha sido la principal motivación para que acreedores extranjeros busquen alternativas a la deuda estadounidense que han comprado y en la cual tienen sus reservas.

En esa carrera por separarse del billete verde sin que se devalúe abruptamente antes de deshacerse de él, han estado involucrados varios países.

En 2003, Siria comenzó a cambiar sus reservas por euros; el Banco Central de los Emiratos Árabes Unidos convirtió en euros el 10% de sus reservas en dólares; Venezuela siguió el camino hacia la búsqueda de monedas más seguras como euros y yuanes chinos; Suecia recortó sus reservas en dólares a solo el 20% y elevó al 50% las acumuladas en euros; El Banco Central de Rusia ya tiene la mayor parte de sus reservas en euros.

Irán abrió en el 2005 una bolsa para venta de petróleo en euros en la isla de Kish, en el Golfo Pérsico, que fue uno de los primeros golpes para el dólar, a la par que le provocó que Estados Unidos incrementara el odio hacia esa nación.

En esa misma vertiente, China y Brasil suscribieron un acuerdo para utilizar el real y el yuan en sus transacciones que alcanzaran este año el equivalente a 40.000 millones de dólares.

China y Argentina hicieron lo mismo (con pesos bonaerenses y yuanes) ascendente a 20.000 millones de dólares. Beijing ha firmado convenios similares con Corea del Sur, Malasia, Bielorrusia e Indonesia.

La Organización de Cooperación de Shanghai (OCS) -China, Rusia, Uzbekistán, Kirguistán, Tayikistán, Kazajstán- está apremiando a sus miembros a realizar el comercio con sus monedas nacionales o con una futura divisa supranacional para prescindir del dólar.

Mientras el poderoso grupo de economías emergentes conocido como BRIC (integrado por Brasil, Rusia, India y China) puntualizaron en un reciente encuentro que se hace “muy necesario tener un sistema de divisas estable, de fácil pronóstico y más diversificado”.

Los países de la ASEAN (Brunei, Birmania, Camboya, Indonesia, Laos, Malasia, Filipinas, Singapur, Tailandia y Vietnam) podrán en un futuro realizar convenios con yuanes en vez del dólar, según un programa piloto puesto en marcha por Beijing, primeramente con Hong Kong e Indonesia.

La hegemonía del dólar, como dueño y señor de las transacciones comerciales internacionales, está quedando atrás y dentro de poco dejará de ser la principal moneda de reserva mundial. En esta innegable realidad, el SUCRE también ha puesto su granito de arena.

Rebelión ha publicado este artículo a petición expresa del autor, respetando su libertad para publicarlo en otras fuentes.

Vean esto: ¡no tiene desperdicio!
Nota: creo que Paul tiene un enfoque neo-austríaco (ordoliberalista). Coincido con algunas cosas, mas no con todo. Aunque casi totalmente cuando se refiere a la FED (mi opinión)

MAPUCHES

Les Etats-Unis reconnaissent leur aide à la répression du mouvement Mapuche au Chili.
El Correo
Les étroits liens de collaboration entre des organismes de répression étasuniens et Chiliens sont publiés dans un nouveau rapport.

País Mapuche/Kaosenlared
Rebelión . España, le 20 Juin 2009.


Selon l'information diffusée par le quotidien La Tercera, média lié à l'extrême droite chilienne, le département d'état étasunien a publié un rapport le 30 avril dernier, sur "le terrorisme dans le monde" au cours de 2008, qui souligne que le service de renseignement des Etats-Unis « surveillé les activités de la Coordination Arauco Malleco (CAM)".

Dans le rapport est affirmé que l'organisation mapuche s'organiserait et qu'elle a démontré "une utilisation plus professionnelle des armes et de leurs tactiques".

Il est , en outre, précisé : "les agences américaines d'application de la loi qui travaillent au sein de l'ambassade, ont continué à surveiller la Coordination Arauco Malleco (CAM), un groupe indigène mapuche violent du sud du Chili qui a brûlé des champs et a attaqué la police pour les terres qu'il réclame comme siennes".

Il ferait aussi référence aux liens sur lesquels la police chilienne enquête entre les mapuches et d'autres peuples de l'Amérique latine et de l'Europe.

Dans ce sens, il reconnaîtrait, de surcroît, que le renseignement étasunien "maintient un contact régulier avec les institutions responsables de l'application de la loi au Chili, pour obtenir des informations sur la situation dans la zone du conflit et sur les activités de la Coordination Arauco Malleco".

A propos de l'Agence Nationale d'Intelligence (ANI), le rapport affirme qu'elle se comporte comme "comme un corps analytique, reportant la plupart des travaux de collecte d'information et d'opération aux agences d'application de la loi et d'investigation".

Relations avec le FBI

Malgré les déclarations du gouvernement expliquant qu'il ne partage pas la lecture étasunienne sur la résistance mapuche, un groupe de six procureurs et de 20 policiers ont participé, entre le 16 et 20 mars, à une formation spéciale en techniques antiterroristes et attentats, dénommé programme d'Assistance Antiterroriste (ATA).

Au sein du Ministère Public ont participé les procureurs Mario Elgueta et Sergio Moya, qui á côté de Miguel Angel Velásquez, travaillent exclusivement à la répression des revendications mapuches. Durant cette formation, qui s'est déroulée en Virginie, aux Etats-Unis , fut aussi présent le procureur Francisco Jacir, membre de l'équipe qui a perpétré plus de 90 attentats à la bombe arrivés à Santiago dès 2004.

Le rapport souligne que le FBI a continué de prêter appui à aux Carabiniers, la PDI et les douanes, à travers la signature d'accords avec le Ministère public, et que les policiers chiliens coopèrent aux enquêtes sur "le terrorisme international et les efforts étasuniens de surveillance et de lutte contre le financement du terrorisme".

GOPE dans une coordination étasunienne

Le Groupe d'Opérations Policières Spéciales (GOPE), une unité de Carabiniers composée de trois cents hommes bien entraînés, est la principale force de réaction contre le Peuple Mapuche.

Le rapport spécifie que le GOPE participe chaque année à l' "Exercise Fuerzas Comando", un commando d'opérations spéciales des États-Unis pour la région sud, qui a organisé des stages d'opérations spéciales élaborés pour affiner les tactiques, les techniques et les procédés utilisés par les forces d'opérations spéciales répressives.

Au travail du GOPE, s'est ajoutée l'Équipe de Réaction Tactique (ERTA) de la PDI, qui agit cagoulée, dispose d'un entraînement des forces armées chiliennes et d'un plus grand équipement en matière d'armes et de technologies.

Le gouvernement chilien

Avant la collaboration indéniable, et pour certains l'ingérence des Etats-Unis, le gouvernement à travers le sous-secrétaire à l'intérieur, Patricio Rosende, a qualifié ces rapports comme "l'analyse politique" de ce que le pays fournit depuis des d'années.

En ce qui concerne la viabilité de la CAM, Rosende a dit que le gouvernement diverge de ce rapport, puisque avec les dernières arrestations et le travail répressif du terrorisme de l'état, un très fort coup a été porté au mouvement mapuche : "il y a un groupe important de la CAM qui est détenu à la suite d'enquêtes ; ils vont être jugés et vont être sanctionnés, nous espérons".

Une analyse de CNN Chili : "Cela internationalise le conflit mapuche".

Source : La Tercera, La Segunda, www.santiago.usembassy.gov

Fuentes : La Tercera, La Segunda, www.santiago.usembassy.gov



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Le procureur antimapuche Mario Elgueta reçoit une formation du FBI

Le 8 avril 2009 - le Pays Mapuche.

Au Bureau Fédéral d'Investigation, le FBI, en Virginie, aux États-Unis, une délégation de carabiniers, de policiers -enquêteurs et de procureurs chiliens ont suivi des cours antisubversifs avec des spécialistes de la matière, issus des organismes nord-américains de renseignement entre 16 et le 20 mars derniers.

Le surnommé procureur antimapuche, Mario Elgueta, qui a pour travail exclusif d'enquêter et de poursuivre le mouvement mapuche dans la région du Bio Bio, fut l'un des principaux participants au stage.

Parmi les cours donnés, que radio Bio Bio a pu vérifier, se trouvait celui sur "l'Investigation dans la Postdétonation", avec "des techniques et méthodologies avancées dans l'investigation d'actions terroristes" dans le cadre d'explosions d'engins ; ce qui comprenait l'identification des détonateurs utilisés dans ces actions.

Y ont participé 10 carabiniers et 10 policiers-enquêteurs (PDI), plus de six procureurs. Parmi ceux-ci, seule la présence du procureur Mario Elgueta a pu être confirmée, le même qui en décembre dernier est tombé dans une embuscade menée par des organes de résistance mapuche dans le secteur de Puerto le Choque, au Lac Lleu Lleu. On ne nie pas la présence d'autres persécuteurs de mouvements sociaux au Chili.

Des précédents

Ce travail conjoint avec les organismes américains de renseignement policier est en place depuis longtemps, ainsi quand le sous-secrétaire l'Intérieur de l'Intérieur, Felipe Harboe, s'est déplacé pour renouveler ce type d'accords avec l'empire capitaliste mondial, entre octobre et novembre 2008.

A cette occasion Harboe a rencontré le personnel des différentes branches de sécurité de l'état, dont se démarquent les réunions avec le sous-directeur du FBI John Pistole, menées à Quantico, un centre d'entraînement de cet organisme ; avec le Département de Sécurité Nationale des États-Unis (DHS) ; avec Interpol (la Police Internationale) ; la CSIS (l'Agence d'Inteligancia Canadiense) et la DEA (une Agence Antidrogue). De plus il a resserré les liens avec le directeur du comité antiterroriste pour les Nations Unies, Karev Sergey.

Dans la même ligne, ont été nombreux, les faits mettant en évidence les démarches sur tout le continent du défunt général directeur de carabiniers José Bernales, qui implantait des stratégies communes de combat contre les mouvements sociaux dangereux pour la stabilité capitaliste.

Un travail de haut niveau

Le travail d'enquête sur la répression des mouvements sociaux avec un acharnement spécial sur la lutte mapuche, s'est développé depuis de nombreuses d'années. Les budgets publics qui y sont destinés augmente chaque année, à quoi s'ajoute la coordination avec des stratégies de communication qui adoucissent dans l'opinion publique la violence de l'état, en distrayant, en cachant et en confondant.

Ces données, en rien nouvelles, mais qui sont récemment sorties à la lumière publique, peuvent être maniées par leurs protagonistes, cependant, elles mettent en évidence le niveau du travail auquel peuvent arriver avec facilité les organismes répressifs.

Source : Radio Bio Bio, El Mercurio

Traduction de l'espagnol pour El Correo de : Estelle et Carlos Debiasi

Personne n’est à l’abri de l’impérialisme américain Article rédigé le 25 juil 2009, par Spencer Delane Par Noam Chomsky Aucun pays n’est à l’abri d’

Personne n’est à l’abri de l’impérialisme américain
Article rédigé le 25 juil 2009, par Spencer Delane
Par Noam Chomsky
Aucun pays n’est à l’abri d’une intervention des Etats-Unis, même le plus insignifiant. En fait, ce sont souvent les pays les plus faibles, les plus pauvres, qui provoquent la plus grande hystérie.

Prenez le cas du Laos dans les années 60, peut-être le pays le plus pauvre du monde. La plupart de ceux qui y vivaient ne savaient même pas qu’ils vivaient dans un pays appelé le Laos ; tout ce qu’ils savaient était qu’ils vivaient dans un village qui était situé non loin d’un autre petit village, etc. Mais dès qu’une révolution sociale très limitée a commencé à se développer là-bas, Washington a soumis le Laos à un « bombardement secret » meurtrier, détruisant de larges portions de zones habitées et qui, de leur propre aveu, n’avait rien à voir avec la guerre que les Etats-Unis menaient contre le Vietnam du Sud.
La population de la Grenade est de 100.000 et vous auriez du mal à touver cette île sur une carte. Mais lorsque la Grenade a connu une révolution sociale modérée, Washington est rapidement entré en action pour détruire la menace.
Depuis la Révolution bolchevique de 1917 jusqu’à la chute des gouvernements communistes en Europe de l’Est à la fin des années 80, chaque agression US était justifiée comme une défense contre la menace soviétique. Ainsi lorsque les Etats-Unis ont envahi la Grenade en 1983, le chef d’Etat Major a expliqué que, dans l’éventualité d’une attaque soviétique contre l’Europe occidentale, un régime hostile à la Grenade pouvait couper les approvisionnements de pétrole des Caraïbes à l’Europe de l’Ouest et que les Etats-Unis seraient dans l’impossibilité de porter secours à leurs malheureux alliés.
Cela peut paraître comique, mais de telles histoires peuvent mobiliser un soutien de l’opinion publique contre l’agression, le terrorisme et la subversion.
L’agression contre le Nicaragua était justifiée par le fait que si nous ne « les » arrêtions pas là-bas, « ils » traverseraient notre frontière à Harlington, Texas – à peine deux heures de route. (pour les publics plus éduqués, il y avait des arguments plus sophistiqués, mais tout aussi plausibles).
En ce qui concerne l’économie américaine, le Nicaragua pourrait disparaître et personne ne s’en rendrait compte. Même chose pour le Salvador. Pourtant ces deux pays ont été soumis à des attaques meurtrières de la part des Etats-Unis qui ont coûté des centaines de milliers de vies et des milliards de dollars de dégâts.
Il y a une raison à cela. Plus le pays est faible, plus son exemple est dangereux. Si un pays minuscule comme la Grenade pouvait améliorer les conditions de vie de sa population, d’autres pays, avec plus de ressources, pourraient se demander « pourquoi pas nous ? »
Ceci est vrai aussi pour l’Indochine, qui est relativement grande et possède quelques ressources. Eisenhower et ses conseillers s’étendaient sans cesse sur le riz, l’étain et le caoutchouc, mais leur véritable crainte était que le peuple indochinois retrouve l’indépendance et la justice et que celui de la Thaïlande les imite et, en cas de réussite, que la Malaisie suive leur exemple pour rapidement aboutir à l’indépendance totale de toute l’Indonésie et la perte pour les Etats-Unis d’une partie importante de la « Grande Zone ».
Lorsqu’on veut instaurer un système global qui soit soumis aux besoins des investisseurs américains, il faut s’assurer que tous les morceaux restent en place. Il est étonnant de constater à quel point cette idée est ouvertement formulée dans les documents officiels.
Prenons l’exemple du Chili sous Allende. Le Chili est un pays relativement grand, avec beaucoup de ressources naturelles, mais, là non plus, les Etats-Unis n’allaient pas s’effondrer si le Chili devenait indépendant. Pourquoi étions-nous si préoccupés par ce pays ? Selon Kissinger, le Chili était un « virus » qui pouvait « infecter » la région et dont les effets allaient se ressentir jusqu’en Italie.
Malgré 40 ans de subversion par la CIA, l’Italie avait encore un mouvement ouvrier. L’avènement d’un gouvernement social-démocrate au Chili aurait pu inspirer les électeurs italiens. Imaginez qu’ils se prennent à avoir des idées bizarres comme celle de reprendre le contrôle de leur propre pays et de refonder les mouvements détruits par la CIA dans les années 40 ?
Les stratèges américains, depuis le secrétaire d’Etat Dean Acheson à la fin des années 40 jusqu’à nos jours, ont toujours averti qu’ « une pomme pourrie gâte le baril » [traduction littérale du proverbe - NDT]. Le danger était la pourriture – le développement social et économique – qui pouvait se transmettre.
Cette « théorie de la pomme pourrie » est présentée en public sous le nom de la théorie des dominos. Elle est destinée à faire peur à l’opinion publique et lui expliquer comment Ho Chi Minh pourrait monter dans canoë et pagayer jusqu’en Californie, ce genre de choses. Il se peut que quelques responsables américains croient à ces bêtises, c’est possible, mais pas les stratèges. Ces derniers comprennent parfaitement que la véritable menace est celle d’un « bon exemple ». Et il leur arrive parfois de l’énoncer clairement.
Lorsque les Etats-Unis planifiaient le renversement de la démocratie guatémaltèque en 1954, le Département d’Etat a déclaré officiellement que « le Guatemala représente un danger croissant pour la stabilité du Honduras et du Salvador. Sa réforme agraire est un puissant outil de propagande : son vaste programme social d’aide aux travailleurs et paysans dans une lutte victorieuse contre les classes aisées et les grandes entreprises étrangères exerce un fort attrait auprès des populations voisines en Amérique centrale, où les conditions sont similaires ».
En d’autres termes, les Etats-Unis veulent la « stabilité », c’est-à-dire la sécurité pour « les classes aisées et les grandes entreprises étrangères ». Si cet objectif peut être atteint par des mécanismes démocratiques, tout va bien. Sinon, la « menace contre la stabilité » que représente un bon exemple doit être détruite avant que le virus ne se répande. C’est pourquoi même le plus petit des pays peut représenter une menace et doit être écrasé.
Noam Chomsky

Facebook pour réaliser des coups d’Etat “soft”

Mercredi, 21 Octobre 2009 09:27


Washington met en place ses réseaux
Twitter - Facebook pour réaliser des coups
d’Etat “soft”
Eva Golinger
Le Dé
partement d’Etat sponsorise un sommet consacré à l’utilisation des nouvelles technologies dans le but de changer des régimes anti-impérialistes. Les 15 et 16 octobre 2009, la ville de Mexico accueillait le sommet de l’Alliance of Youth Movements (AYM).

Sponsorisé par le Département d’Etat, l’événement comprend l’intervention, par internet, d’une oratrice de luxe : la secrétaire d’Etat Hillary Clinton. Par ailleurs, plusieurs « délégués » ont été invités par la diplomatie des Etats-Unis, parmi lesquels des personnes liées à des mouvements de déstabilisation actifs en Amérique latine. La liste des participants inclut les Vénézuéliens Yon Goicochea, du parti Primero Justicia, Rafael Delgado, le chef de l’organisation Venezuela de Primera (un groupe fondé par Goicochea), et Geraldine Álvarez, l’ancienne leader estudiantine actuellement membre de la Fundación Futuro Presente, aussi créée par Goicochea, avec le financement du Cato Institute (USA). Participent également Marc Wachtenheim de la Cuba Development Initiative, un projet financé par le Département d’Etat et l’USAID à travers la Pan American Development Foundation (PADF), Maryra Cedeño Proaño, de la Corporación Foro de la Juventud Guayaquil, entité équatorienne financée par l’USAID, et Eduardo Ávila de Voces Bolivianas, organisation soutenue par l’ambassade des Etats-Unis en Bolivie et financée par l’USAID. Au total, 43 délégués sont venus du monde entier (Sri Lanka, Inde, Canada, Royaume Uni, Colombie, Pérou, Brésil, Liban, Arabie Saoudite, Jamaïque, Irlande, Turquie, Moldavie, Malaisie, Etats-Unis et Mexique).

Orateurs et sponsors forment un étrange mélange de représentants des nouvelles technologies et d’employés des agences spécialisées dans la subversion et la déstabilisation de gouvernements qui refusent de se soumettre à l’agenda de Washington. Les orateurs proviennent notamment de Freedom House, International Republican Institute (IRI), du Département d’Etat et de la Banque mondiale, mais on compte également de jeunes créateurs de technologies telles que Twitter, Facebook, Google, Gen Next, Meetup et Youtube. Les seuls médias traditionnels invités par le Département d’Etat sont CNN en espagnol et CNN en anglais, un fait insolite prouvant les liens étroits existant entre ces différentes entités.

Il ne fait aucun doute que le mariage des agences de Washington, des nouvelles technologies et des jeunes dirigeants politiques sélectionnés par le Département d’Etat représente une nouvelle stratégie pour « changer des régimes ». En outre, le sommet confirme le soutien politique et financier apporté par les Etats-Unis au mouvement estudiantin de l’opposition vénézuelienne et fournit à l’opinion publique la preuve irréfutable de la sinistre alliance entre Washington et les nouvelles technologies.

Centre pour la diplomatie numérique

Selon sa propre définition, l’AYM est né en 2008 en réponse à l’apparition «sur la scène mondiale, d’une série de personnes pratiquement inconnues, généralement jeunes, qui maîtrisent les technologies les plus récentes et ont fait des choses incroyables. Ces personnes ont provoqué de grandes transformations du monde réel dans des pays comme la Colombie, l’Iran et la Moldavie, en se servant de ces techniques courantes pour atteindre les jeunes. Et ce n’est qu’un début. »


Les agences de Washington ne pouvaient pas manquer de se positionner sur une scène attractive où les jeunes, déjà accros aux nouvelles technologies comme internet, notamment Facebook, Twitter et MySpace, pouvaient devenir les dirigeants et les promoteurs de mouvements sociaux au service des intérêts de l’Empire. Selon les fondateurs de l’AYM, il y avait toutefois un problème. « Ces mouvements du XXIe siècle sont l’avenir de la société civile, mais ils ne disposent pas encore d’un mécanisme permettant de soutenir, de former et d’octroyer du pouvoir à ces dirigeants qui n’ont pour tout bureau qu’une adresse électronique. Ils ne disposent pas non plus d’une entité qui puisse apprendre aux mouvements traditionnels du XXe siècle à utiliser efficacement les instruments et les médias du XXIe siècle pour atteindre leurs objectifs. »

Leurs objectifs ou les objectifs Washington?

L’une des premières opérations menées avec succès par la Central Intelligence Agency (CIA) dans les années cinquante et soixante a été la création en Europe du Congrès pour la liberté de la culture (Congress for Cultural Freedom), conçu pour pénétrer et utiliser les espaces occupés par l’art, les universités, les intellectuels et les mouvements sociaux afin de neutraliser l’expansion du communisme. Le recours à la culture pour promouvoir l’agenda impérial s’est prolongé au-delà de la guerre froide. Alors que le phénomène de la dépendance à la technologie prend de plus en plus d’ampleur, il est exploité de manière de plus en plus raffinée. Des nouvelles technologies – comme Facebook et Twitter, mises au point avec le financement d’entreprises de la CIA, par exemple In-Q-Tel, spécialisée dans l’"exploitation des mines de données" – fonctionnent aujourd’hui comme réseaux de recrutement des "agents" disposés à promouvoir les intérêts de l’Empire. Le potentiel que recèlent ces technologies pour mener des opérations psychologiques et diffuser de la propagande est illimité : elles permettent de diffuser des messages en un temps record à l’échelle planétaire.

Il ne manquait qu’une stratégie pour exploiter ce potentiel.

Le modèle suivi : la campagne d’Obama

« L’Alliance of Youth Movements a comblé ce manque. Elle a commencé en 2008 par un sommet au cours duquel le Département d’Etat s’est associé à MTV, Google, YouTube, Facebook, Howcast, AT&T, JetBlue, GenNext, Access360Media et la Faculté de droit le la Columbia University afin de reconnaître et de convoquer les mouvements du XXIe siècle, et, pour la première fois dans l’histoire, de dialoguer avec eux par internet ».

Ont participé à ce premier sommet de l’AYM des membres de l’organisation vénézuélienne d’opposition Súmate (financée par la NED et l’USAID) et les initiateurs colombiens des marches No más Chávez et Un millón de voces contra las FARC. Les principaux orateurs étaient trois architectes de la campagne présidentielle de Barack Obama, à savoir Joe Rospars, directeur pour les nouveaux médias lors de la campagne, Scott Goldstein, directeur en ligne de Obama for America et Sam Graham-Felson, directeur de blog pour la campagne d’Obama en 2008. Ont également répondu présents Sherif Mansour, de Freedom House, Shaarik Zafar, du Département de la Sécurité intérieure des Etats-Unis (Homeland Security), et huit hauts fonctionnaires du Département d’Etat ainsi que les représentants de diverses multinationales actives dans le domaine de la communication et des nouvelles technologies.

Les concepteurs de la campagne « super-technologique » qui allait mener Obama vers la victoire ont travaillé main dans la main avec les agences de Washington pour élaborer la stratégie parfaite en combinant deux forces novatrices en politique : la jeunesse et les nouvelles technologies. Cette combinaison doit permettre d’obtenir ce que la CIA n’avait pas réussi en plusieurs années d’effort : le changement de régime dans des pays non soumis aux intérêts des Etats-Unis, sans qu’apparaisse la main de Washington.

Le mouvement d’étudiants manos blancas, au Venezuela, financé et formé par les agences américaines, les protestations anti-communistes en Moldavie, les manifestations contre le gouvernement iranien et les dernières manifestations virtuelles contre le président Chávez constituent des exemples de cette nouvelle stratégie. Les principales armes utilisées sont les nouvelles technologies –Twitter, Facebook, YouTube, entre autres. Quant aux médias traditionnels, comme CNN et ses unités affiliées, ils contribuent à exacerber l’effet réel de ces mouvements en diffusant des matrices d’opinion faussées et dont l’importance et la légitimité ont été déformées.

L’Alliance of Youth Movements n’est qu’un chapitre des plans de déstabilisation contre des pays anti-impérialistes souverains qui refusent toute domination. La double morale de Washington confirme la chose suivante : alors que le Département d’Etat soutient, finance et sponsorise la formation de jeunes d’autres pays à l’utilisation des nouvelles technologies pour déstabiliser leur gouvernement, il criminalise le recours à Twitter et à Facebook pour convoquer des manifestations contre les politiques de Washington aux Etats-Unis. On en a eu la preuve il y a trois semaines, lorsque des citoyens américains ont été arrêtés pour avoir utilisé Twitter afin d’informer les personnes manifestant contre le sommet du G-20 à Pittsburgh sur les actions répressives menées par la police.

Site officiel de l’Alliance of Youth Movements:
http://info.howcast.com/youthmovements/summit09/delegates
NdT
Primero Justicia : Bien que les leaders du parti se décrivent comme étant des humanistes de tendance centriste, les partisans du président Chavez prétendent que le parti Primero Justicia est un parti d'extrême droite d'inspiration fasciste. (Wikipedia)

Traduit par Chloé Meier pour Investig'Action
Source: envoyé par l'auteur

SANTE

Mercredi, 23 Septembre 2009 10:42


La grippe dope la santé des firmes

Thierry Brun
Les intérêts des entreprises pharmaceutiques passent avant ceux des individus, au point de creuser les inégalités en matière de santé publique. Exemple avec la grippe A.
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L’emballement médiatique autour de l’épidémie de grippe A dans les pays occidentaux fait des heureux. Loin des préoccupations sanitaires, les marchés financiers se sont récemment félicités de la résistance des groupes pharmaceutiques à la crise. D’importants bénéfices sont déjà prévus avec la vente des vaccins contre la grippe A. Un exemple parmi d’autres, Sanofi-Aventis, sixième groupe mondial, a annoncé des résultats meilleurs que prévu au deuxième trimestre 2009. Le principal groupe pharmaceutique français a cumulé plus de 2,3 milliards d’euros de bénéfices depuis le début de l’année.

Avec Sanofi-Aventis, trois autres « Big Pharma » (le Suisse Novartis, l’Anglais GlaxoSmithKline [GSK] et l’Américain Baxter) sont engagés dans une course de vitesse pour mettre sur le marché un vaccin contre la grippe A. Ils forment le quarté gagnant des industries occidentales contactées notamment par la France. Aux États-Unis, les autorités sanitaires comptent commencer, dès la mi-octobre, une gigantesque campagne de vaccination qui cible jusqu’à 160 millions de personnes, et le gouvernement s’est empressé de commander des vaccins à cinq laboratoires, dont Sanofi, GSK et Novartis. Une manne qui fait réagir Pierre Chirac, pharmacien de santé publique et membre de la revue Prescrire : « Les pays les plus riches sont en train de préempter les commandes au détriment des pays les plus pauvres. »

Comme le remarque Dounia Hamet, secrétaire de la Fédération nationale des industries chimiques CGT, « des millions d’êtres humains meurent du paludisme, et tout le monde s’en fout. Mais quand la grippe A risque de contaminer les pays riches, alors c’est le branle-bas de combat, tout le monde s’énerve, il faut trouver un vaccin ! ». Et dans les plus brefs délais. La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a ainsi expliqué fièrement en plein mois de juillet que la France avait négocié la commande ferme de 94 millions de doses de vaccins contre la nouvelle grippe auprès des quatre Big Pharma. Les livraisons « s’échelonneront du mois d’octobre au mois de janvier », promet la ministre. Coût de l’opération : un milliard d’euros pour l’État.

« Il n’y aura pas assez [de vaccins] pour répondre aux besoins des pays pauvres au cours des prochains mois, avertit Christophe Fournier, médecin et président du conseil international de Médecins sans frontières (MSF). De plus, les pays riches d’Amérique du Nord, d’Europe et d’ailleurs se sont déjà assuré l’obtention d’au moins 90 % de la production cette année, en signant des contrats avec les principaux laboratoires. » Christophe Fournier ajoute que, « face aux besoins médicaux, les puissances financières s’imposent et permettent aux pays riches de monopoliser l’accès au vaccin avant qu’il ne soit produit ».

Les Big Pharma ne cessent de répéter que leur mission consiste à garantir l’accès à des soins de qualité pour tous. Il y a cependant deux poids deux mesures. « Peu de laboratoires s’investissent actuellement dans des maladies comme la tuberculose et le sida, souligne Louisette Charroin, responsable CFTC du secteur pharmacie. Pourtant, l’association du sida avec la tuberculose fait des ravages dans le monde. Près d’un tiers des 40 millions de personnes infectées par le virus du sida dans le monde le sont également par le bacille de la tuberculose. Cette co-infection entraîne une mortalité cinq fois supérieure à celle de la tuberculose seule. Pour ce fléau, le phénomène de diffusion mondiale est nettement plus accru qu’avec la grippe A. »
La syndicaliste critique ainsi la tendance de l’industrie pharmaceutique à « n’effectuer ses recherches que dans des domaines plus rentables financièrement et pour les populations les plus favorisées. Seul le paramètre “fort retour sur investissement” déclenchera ou non la mise sur le marché d’un produit ». Au point que l’Organisation mondiale de la santé a dû batailler ferme auprès de Sanofi-Aventis et de GSK (Novartis a refusé) pour obtenir 10 % de la production de vaccin contre la grippe A, et la destiner aux pays pauvres. Ce qui a fait dire à MSF que « les pays développés ont adopté une approche unilatérale, inacceptable face à une pandémie mondiale ».

Source: Politis

BOLIVIE

Bolivie - Un immense réservoir de richesses vidé par l’impérialisme
Grande comme deux fois la France et peuplée de 8,5 millions d’habitants, dont 65 % d’Indiens, la Bolivie vient d’être le théâtre d’une crise politique où la rue a chassé le président en place, Gonzalo Sanchez de Losada, qui a démissionné le 17 octobre pour partir en exil à Miami (Floride). Quelques jours auparavant, les 11 et 12 octobre, pour se maintenir au pouvoir, il avait fait tirer à la mitrailleuse lourde sur les manifestants, ouvriers et paysans. Au total, le bilan de la répression a été de quelque 78 morts et plusieurs centaines de blessés.
Sanchez de Losada avait été placé à la présidence en août 2002, après avoir remporté d’une courte tête les élections générales de juin, avec seulement 22 % des voix. Dans le système électoral bolivien, quand le président ne remporte pas nettement les élections, il est désigné par les partis. Son choix a donc été le fruit d’un marchandage entre son parti, le MNR (Mouvement national révolutionnaire, le principal parti des possédants depuis la Deuxième Guerre mondiale), et le MIR (Mouvement de la gauche révolutionnaire, un parti de centre-gauche).
Le boomerang d’une présidentielle pipée par les Etats-Unis
Dès son arrivée à la tête de l’État, le résultat électoral indiquait un risque d’instabilité. En effet, le parti arrivé en second, avec 32 élus (25 députés et 7 sénateurs) était le MAS (Mouvement vers le socialisme), un parti dirigé par Evo Morales, le dirigeant syndical paysan à la tête des cocaleros, ces paysans qui cultivent la feuille de coca. Déjà député dans la législature précédente, où il avait été exclu du Parlement en janvier 2002 pour avoir soutenu les paysans réprimés, il avait recueilli 21,9 % des voix, deux fois plus que ce que lui accordaient les sondages. Les États-Unis, qui ont l’habitude de peser dans le choix des dirigeants sud-américains, ont milité alors pour barrer la route de la présidence au leader paysan et pour l’exclure de toute formule gouvernementale.
Depuis des années, les États-Unis font pression sur les gouvernants boliviens pour l’éradication de la culture de la feuille de coca, qui sert à la confection de la cocaïne. Pour Washington, le leader paysan devait être tenu à l’écart. D’autant plus qu’un autre leader paysan, Felipe Quispe, dirigeant de la Centrale syndicale unique des travailleurs paysans, a fait élire 5 députés de son parti, le MIP (Mouvement indigène pachakuti), avec 6 % des voix.
Sanchez de Losada, lui, était le candidat naturel des États-Unis. Cet ancien patron de l’industrie minière connaît mieux les États-Unis que son propre pays. On dit qu’il parle mieux anglais qu’espagnol. De 1986 à 1989, quand la Bolivie est entrée dans l’ère ultra-libérale, Losada, alors ministre de la Planification, a appliqué les recommandations d’un économiste nord-américain, Jeffrey Sachs. La « thérapie de choc » adoptée a frappé le secteur public, entraînant le licenciement de dizaines de milliers d’employés de l’État. Devenu président lors d’un premier mandat (1993-1997), il a continué ce qu’il avait commencé en privatisant tout le secteur public. Trains, mines, pétrole, électricité, téléphone, compagnies aériennes, eau, tout a été dénationalisé au profit de multinationales généralement nord-américaines mais également européennes (Vivendi et Lyonnaise des eaux, par exemple).
Le président qui l’avait précédé, Jaime Paz Zamora (dirigeant du MIR, président de 1989 à 1993), pour ne pas s’aliéner les paysans, avait fait de la résistance passive aux demandes américaines vis-à-vis de l’éradication de la culture de coca. Mais Losada accepta, lui, d’appliquer le programme d’éradication de la coca, qui a entraîné la ruine de centaines de milliers de paysans, qui n’avaient pas d’autres ressources.
À peine élu à la présidence en 2002, Losada a annoncé un « Plan Bolivie ». Il prétendait créer 200 000 emplois. Déjà en 1993, il en avait promis 500 000, qui n’avaient jamais vu le jour. Son plan fut mis au point avec les hauts fonctionnaires du Fonds monétaire international (FMI). Cinq milliards de dollars de crédits étaient nécessaires pour le financer. Comme à son habitude, le FMI conditionna le prêt à des mesures d’austérité destinées à réduire un déficit fiscal qui dépassait les 8,5 % du produit intérieur brut. Pour satisfaire les conditions du FMI, Losada exclut toute imposition sur les bénéfices des entreprises ou la fortune. Il n’envisageait que deux solutions : augmenter la taxation des combustibles, notamment l’essence, ou réduire encore les revenus d’une population parmi les plus pauvres d’Amérique latine (60 % sont dans la misère). Et finalement, il a choisi, début février 2003, cette dernière solution en annonçant un nouvel impôt, taxant à 12,5 % les revenus dépassant 840 bolivianos (environ 110 euros).
La réaction populaire détournée
Un mois auparavant, le 13 janvier, les cocaleros, soutenus par la COB et les différents mouvements paysans, la Coordination de l’eau et d’autres organisations, avaient commencé à barrer les routes (ils y posent des pierres pour interrompre le trafic) entre Cochabamba (le fief d’Evo Morales) et Santa Cruz, où se trouve la production de coca du Chapare. Les paysans entendaient protester contre de nouvelles éradications de culture de coca. Les lois boliviennes autorisent une production de 12 000 hectares de coca dans la région des Yungas pour satisfaire la demande du secteur pharmaceutique et l’habitude locale qui consiste à mâcher ces feuilles pour tromper la faim. Toute production excédentaire, en particulier dans le Chapare, est considérée comme destinée à alimenter les narco-trafiquants et est interdite. Cette action fut donc brutalement réprimée : il y eut 15 morts.
Le 20 janvier, l’opposition annonçait la naissance d’un « état-major du peuple » regroupant la plupart des mouvements d’opposition. Le dirigeant du MAS mettait alors en demeure le président de satisfaire les revendications de la population ou de démissionner.
Le 11 février, à l’annonce du nouvel impôt, éclatait une mutinerie dans la police. Le Groupement spécial de sécurité (GES) exigeait l’abolition du nouvel impôt. En quelques heures, le mécontentement s’étendait aux autres couches de la population : ouvriers, lycéens, chômeurs. Le 12 février, le palais présidentiel était mis à sac par les manifestants. Président et ministres avaient alors disparu dans la nature. La police ayant choisi le camp de la contestation, ce fut l’armée qui intervint et réprima la foule : en deux jours, on compta 33 morts et plus de deux cents blessés.
Le 19 février, pour mettre un terme à l’émeute, le président annonçait à la télévision qu’il retirait sa mesure. Il limogea quatre de ses anciens ministres, parla de renoncer à son salaire (s’étant considérablement enrichi dans le secteur des mines mais aussi grâce aux privatisations, ce geste ne lui coûtait pas beaucoup), promit de baisser celui des ministres, mais surtout il créa un ministère chargé de « réviser les privatisations ». Les exigences du FMI s’adoucirent, le temps de lui permettre de renoncer à augmenter les taxes sur les combustibles. Mais cela ne ramena pas la stabilité politique.
Lors de son ultimatum au président, Evo Morales avait expliqué que, devant l’impossibilité de changer le système par la voie parlementaire, il choisissait la mobilisation de la rue pour empêcher que le gouvernement achève de remettre aux multinationales étrangères les ressources en hydrocarbures, et principalement le gaz, sur le point d’être vendu à la firme Pacific LNG, ainsi que pour empêcher l’éradication totale de la coca dans la région du Chapare. La violence de la répression de février renforça les rangs autour de l’opposition, qui réunit la Centrale ouvrière bolivienne (COB), la Centrale syndicale unique des travailleurs paysans, la Coordination de l’eau et les deux partis MAS et MIP. La colère se polarisa désormais sur la question du gaz. La population voyait dans la vente à bas prix du gaz une nouvelle manifestation du pillage des richesses naturelles du pays.
Non seulement l’opposition contestait le prix auquel la présidence entendait vendre le gaz naturel - la seconde réserve d’Amérique latine, juste derrière le Venezuela - mais aussi le mode de transport adopté. Le gouvernement optait pour un transfert par gazoduc, via un port chilien, alors que le Pérou proposait des conditions plus avantageuses. Pour convaincre du bien-fondé de ses choix, le gouvernement fit appel à Intec, une entreprise chargée de faire une étude impartiale sur cette question. Il s’avéra que l’entreprise était non seulement liée au trust nord-américain Bechtel, que la contestation paysanne avait déjà eu l’occasion, en 2000, de prendre pour cible lors d’un conflit sur le prix de l’eau, mais également à Repsol-YPF, British Gaz et BP Amoco, qui elles-mêmes contrôlaient le groupe Pacific LNG...
En septembre, la mobilisation populaire, barrages routiers et marches de protestation, reprenait. Mais, après la répression des 11 et 12 octobre, l’opposition, ayant tourné la colère populaire vers la démission du président au moment où l’armée, de son côté, faisait publiquement savoir qu’elle était prête à lâcher le président en place, canalisa le mécontentement vers une nouvelle impasse : l’arrivée à la présidence de l’ex-vice-président, Carlos Mesa. Proclamé président intérimaire, ce dernier entend maintenant mettre à profit ce sursis pour endormir la méfiance des classes populaires et poursuivre la politique économique qui convient aux grandes puissances impérialistes, qui considèrent depuis toujours la Bolivie comme un inépuisable réservoir de matières premières bon marché.
Une réserve de matières premières pour l’économie impérialiste
Le pillage de ses ressources, c’est toute l’histoire de la Bolivie. Aussitôt conquise par les conquistadors espagnols, à partir de 1538, la colonie du Haut-Pérou (l’ancien nom de la Bolivie, qui était alors une des provinces du Pérou) trouva immédiatement sa place dans l’histoire du capitalisme. Les mines d’argent de Potosi allaient fournir pendant des siècles, grâce à un système féodal de servage des travailleurs indiens, le précieux métal et alimenter l’économie monétaire européenne, assurant à l’Espagne de Charles-Quint et de ses successeurs une place de grande puissance, en même temps qu’il accélérait en Europe même la marche en avant du capitalisme. Tandis que l’Europe partait à la conquête du monde, les habitants du Haut-Pérou s’enfonçaient dans la misère, au rythme du pillage d’un sous-sol riche en minerais divers, de ses forêts de bois précieux ou de ses terres transformées en greniers... pour capitalistes occidentaux.
Aujourd’hui, c’est le gaz naturel, exploité depuis 1972, que les dirigeants boliviens entendent désormais proposer aux appétits des multinationales impérialistes comme leur principale matière première pour l’exportation. Mais quel que soit le produit que la Bolivie peut amener sur le marché mondial, même la feuille de coca, cela ne laisse à la population qu’une part dérisoire. C’est que, même si la Bolivie est officiellement indépendante depuis 1825, elle n’a jamais conquis son indépendance économique et est constamment restée sous la domination de l’impérialisme. Son histoire a été modelée par les exigences des grandes puissances, en tête desquelles les États-Unis, mais pas seulement. En près de 180 ans, la population a été saignée à blanc. Au départ, c’était la région d’Amérique latine la plus peuplée et la plus développée. Aujourd’hui, elle en est un des pays les moins peuplés et le plus pauvre d’Amérique latine.
De l’indépendance politique à la dépendance économique
La province du Haut-Pérou fut la première à s’insurger contre la domination espagnole en 1809, mais elle fut la dernière à obtenir son indépendance, le 6 août 1825, après que le général Sucre, un lieutenant de Bolivar, eut écrasé les troupes espagnoles à Ayacucho. C’est en hommage au « libérateur » Simon Bolivar que le Haut-Pérou prit le nom de Bolivie.
Ayant laissé les rênes du pouvoir au général Sucre, Bolivar la dota en mai 1826 d’une constitution si peu démocratique que le pouvoir exécutif était confié à un président élu à vie. Selon cette constitution, le « citoyen actif » était un homme, marié ou majeur de 21 ans. Il devait savoir lire et écrire, avoir un emploi ou être un travailleur indépendant. Chaque groupe de dix « citoyens actifs » désignait un électeur, seul autorisé à voter réellement, si bien que pour une population évaluée alors à un million d’habitants, on dénombrait 25 000 « citoyens actifs » et seulement 2 500 électeurs ! La constitution écartait ainsi la majorité indienne et renforçait le pouvoir de la minorité blanche et de quelques métis ainsi « blanchis ». Le Pérou, bien qu’il y perdît une province, fut satisfait de voir naître un État tampon entre lui et l’Argentine.
La même année, le rêve de Bolivar de constituer un État fédéral sud-américain se heurtait au refus des différentes bourgeoisies créoles qui, craignant d’être débordées par les masses pauvres indiennes ou noires, furent satisfaites de se tailler chacune un fief national. Les guerres d’indépendance menées contre la domination espagnole, qui auraient pu déboucher sur l’unification du continent sud-américain, aboutirent au contraire au morcellement entre États, en rivalité les uns avec les autres, permettant ainsi aux grandes puissances de jouer les uns contre les autres, au gré de leurs propres rivalités. La domination espagnole était écartée, mais dès 1823 la Grande-Bretagne, principale puissance impérialiste du XIXe siècle, commençait à s’imposer dans la région. Au XXe siècle, les États-Unis d’Amérique prirent le relais, en reprenant la doctrine Monroe (un président du XIXe siècle), « l’Amérique aux Américains ». La formule signifiera en fait : l’Amérique latine appartient au grand capital d’Amérique du Nord.
Dès l’indépendance, les richesses minières concentrées en Bolivie attisèrent les convoitises des États voisins. Les guerres se multiplièrent. Au milieu du XIXe siècle, la Bolivie avait perdu 1,2 million de mètres carrés de territoires au profit du Brésil, du Chili, de l’Argentine, du Pérou, du Paraguay et, surtout, au profit des entreprises britanniques, avides de matières premières : nitrates, salpêtre, cuivre, argent et guano. Le conflit le plus néfaste fut celui avec le Chili, en 1879-1881, où la Bolivie perdit sa seule province côtière, celle d’Atacama, ce qui la privait de tout accès à l’océan Pacifique.
Cette défaite acheva de discréditer les chefs militaires qui, jusqu’alors, avaient dirigé le pays et ouvrit la voie aux parlementaires civils. Les « citoyens actifs » étaient désormais 40 000. Commença alors le règne, à travers le Parti conservateur, de l’oligarchie minière des mines d’argent qui construisit des chemins de fer destinés à faciliter l’exportation des minerais, via les ports du Pacifique, vers les puissances impérialistes européennes, qui en absorbaient l’essentiel. On exploita également le quinquina (1847-1864) et le caoutchouc (1880-1914).
Sous le joug des « barons de l’étain »
La valeur marchande du métal argent commença à décliner après 1893. L’étain prit alors le relais. La demande explosa avec la Première Guerre mondiale et il fut exploité jusqu’en 1985. L’industrie occidentale utilisait l’étain en grande quantité mais les mines européennes ne parvenaient pas à le produire en quantités suffisantes. Les États-Unis en étaient également dépourvus. A partir de la Première Guerre mondiale, Washington considérait la Bolivie comme sa réserve exclusive.
L’exploitation de l’étain allait faire également la fortune d’une poignée de propriétaires de mines boliviens liés au système impérialiste, surnommés les « barons de l’étain », au nombre de trois. Deux étaient nés en Bolivie : Simon Patino et Felix Aramayo. Ce dernier était un ancien propriétaire de mines d’argent ayant su se diversifier. Le troisième, Maurice Hochschild, était venu d’Europe pour y faire fortune. À eux trois, ils contrôlaient 80 % de l’extraction du minerai d’étain, mais ils avaient aussi des actions dans le cuivre, le plomb ou le zinc. Les vingt pour-cents restants se partageaient entre des entreprises boliviennes plus petites et plusieurs entreprises étrangères.
Simon Patino, propriétaire entre autres de la mine la plus connue, Siglo XX, se hissa à la cinquième place des hommes les plus riches du monde. En 1900, il avait découvert une veine d’étain particulièrement riche. En 1910, il contrôlait la moitié de la production d’étain. En 1916, il prenait le contrôle de la plus grande fonderie d’étain du monde, la William Harvey & Co, située à Liverpool (Grande-Bretagne). Comme les grands propriétaires terriens absentéistes, qui préfèrent vivre à la ville tandis que sur leurs terres on produit pour l’exportation, Patino vécut le plus souvent hors de Bolivie dans le monde de ses pairs, les riches possédants des métropoles impérialistes.
Comme pour l’argent auparavant, ces fortunes se bâtirent au prix d’une exploitation forcenée, un véritable esclavage des mineurs, soumis à des conditions d’existence qui ne laissaient guère d’autre horizon qu’un travail extrêmement dur (la température dans les mines est couramment de 50°), avec des salaires très bas. Les tentatives d’organisation et de protestation étaient réprimées sans pitié par l’armée.
L’exploitation était d’autant plus forcenée que, si les barons de l’étain prélevaient largement leur part, ils vendaient aussi à bas prix l’essentiel de leur production aux États-Unis. Quand le prix de la livre d’étain valait 52 cents de dollar sur le marché mondial, il était vendu 40,5 cents aux États-Unis.
Certains ont calculé que, dans cette période, la Bolivie a perdu sur l’étain, le tungstène et d’autres matières premières stratégiques quelque 675 millions de dollars. Étant donné que les barons n’y perdirent rien, ce sont les mineurs qui payèrent la différence en un surcroît d’exploitation.
Pour écarter leurs concurrents des mines d’argent de la gestion du pays, les barons de l’étain s’appuyèrent sur un autre parti de la bourgeoisie, le Parti libéral, dont les représentants se succédèrent à la tête de l’État jusqu’en 1920.
En quête d’une façade littorale, la « guerre du Chaco »
En 1920, les libéraux furent chassés du pouvoir par un nouveau parti, le Parti républicain, qui comptait dans ses rangs des partisans d’une reconquête d’une façade maritime contre le Chili. Il se scinda bientôt en deux fractions. Mais, en ces lendemains de la Première Guerre mondiale, la Bolivie, comme le reste du monde, connut une période d’explosions sociales. Le Parti républicain dut affronter une grève dure de mineurs et une insurrection paysanne. Les deux furent sauvagement réprimées par l’armée. Le Parti républicain vit alors son salut dans une guerre contre le Paraguay, en se lançant dans la conquête de la région du Chaco, commencée sournoisement à la fin des années vingt, mais officiellement déclarée de 1932 à 1935.
Il s’agissait de trouver une nouvelle solution à l’absence de façade maritime en revendiquant la province du Chaco pour pouvoir, via le fleuve Paraguay, atteindre l’Atlantique. Mais aux revendications territoriales de la Bolivie se mêlaient d’autres intérêts, ceux de compagnies pétrolières, la Standard Oil of New Jersey (États-Unis) qui, depuis 1921, disposait d’une concession en Bolivie et la compagnie anglaise Royal Dutch Shell, sa rivale, qui entendait se réserver le sous-sol du Chaco. Ce fut finalement le Paraguay (et donc la Shell) qui l’emporta au terme d’une guerre qui fit 100 000 tués, dont 65 000 étaient Boliviens et les autres du Paraguay. Tous étaient pour la plupart des Indiens de différentes ethnies.
Le Paraguay, bien que vainqueur, allait connaître une période de vingt ans entremêlant dictatures militaires éphémères et guerres civiles, à laquelle allait mettre un terme, pour trente-cinq ans, la dictature du général Stroessner à partir de 1954.
En Bolivie, en revanche, la guerre du Chaco, qui renforçait l’enclavement du pays, entraîna une remise en cause, parmi les cadres les plus jeunes de l’armée comme parmi les soldats indiens rescapés des combats, qui rejetaient désormais un statut d’esclaves. En 1941, la « génération du Chaco » donna naissance au Mouvement national révolutionnaire (MNR), lancé par un avocat, Victor Paz Estenssoro, qui prétendait défendre les intérêts de la bourgeoisie nationale contre les intérêts étrangers, en s’appuyant sur la petite bourgeoisie urbaine.
Le MNR et la « révolution de 1952 »
Comme d’autres nouveaux partis d’Amérique latine, à cette époque, le parti péroniste argentin par exemple, le MNR s’inspirait à la fois du Mexique de Cardenas, qui avait nationalisé l’industrie du pétrole à la fin des années trente, mais aussi des partis fascistes d’Europe. Le MNR rejetait le socialisme, le communisme ; il entendait s’appuyer sur la petite bourgeoisie, mais aussi sur les syndicats ouvriers et les paysans, pour éliminer le monopole privé des barons de l’étain, nationaliser les services publics, prendre en compte la question agraire.
Les dirigeants du MNR dénonçaient notamment le prix de l’achat de l’étain, fixé au plus bas par les États-Unis. Ces derniers avaient profité, en effet, de leur entrée en guerre contre l’Allemagne et le Japon pour piller davantage leurs semi-colonies d’Amérique latine en invoquant le prétexte de « faire partager à leurs alliés leurs dépenses de guerre ». Mais, évidemment, même lorsque la guerre fut terminée, le prix payé à la Bolivie pour son étain resta aussi bas.
La politique nationaliste défendue par le MNR coïncida avec le développement du syndicalisme ouvrier, notamment dans les mines. La pression exercée par les États-Unis sur le prix de l’étain fut évidemment répercutée sur les mineurs, entraînant leur surexploitation, mais aussi l’aspiration à la résistance. Les efforts croissants d’organisation des mineurs et, plus généralement, des ouvriers boliviens aboutirent finalement, après plusieurs tentatives de structuration à partir de 1944, à la constitution de la Centrale ouvrière bolivienne, la COB, en 1952.
Les dirigeants du MNR cherchèrent à capter à leur profit la force montante des ouvriers en tissant des liens avec leurs organisations. Cela se fit d’autant plus facilement que le MNR, nouveau parti dans l’opposition, tenait un langage radical d’opposition à l’impérialisme américain, ce qui allait dans le sens des sentiments des travailleurs boliviens.
La mobilisation croissante des mineurs dans les années qui suivirent la guerre se traduisit par une politisation croissante dont le MNR fut le principal bénéficiaire. Pas le seul, cependant : le courant trotskyste, incarné par le Parti ouvrier révolutionnaire (POR), dirigé par Guillermo Lora, conquit un certain crédit parmi les mineurs au point que deux de ses militants, dont Guillermo Lora lui-même, furent élus délégués au congrès syndical tenu dans la ville de Pulacayo, en 1946. Le programme adopté à ce congrès s’inspira d’ailleurs largement des idées défendues par le POR.
Mais cela ne pouvait pas suffire et ne suffit pas à contrebalancer le poids de l’appareil et de la direction de la COB dont le principal dirigeant, Juan Lechin, représentait la politique du MNR au sein de la centrale syndicale. En fait, par l’intermédiaire de la direction et de l’appareil syndical, le MNR, un parti bourgeois, parvint, dans cette période de montée, à se subordonner le mouvement ouvrier organisé. Cette subordination se révéla désastreuse lorsque la mobilisation de la classe ouvrière atteignit son zénith.
Les liens entre le MNR et la COB se renforcèrent à l’occasion de plusieurs soulèvements ouvriers, celui des mineurs de Siglo XX en 1949 comme celui des ouvriers de La Paz en 1950, tous deux durement réprimés par l’armée.
Le 6 juin 1951, le candidat du MNR, Victor Paz Estenssoro, remportait l’élection présidentielle avec 43 % des suffrages exprimés. Mais, une fois de plus, l’armée lui barrait la route. Le MNR riposta le 9 avril 1952 par un soulèvement armé à La Paz. L’armée fut vaincue par les milices des mineurs et des paysans armées sous le contrôle du MNR. Dans un premier temps, l’armée fut même dissoute, réduite à un tout petit nombre, tandis que les milices populaires assuraient les tâches de police.
Ayant dû s’appuyer sur la population la plus déshéritée pour parvenir à leurs fins, les dirigeants du MNR instaurèrent le suffrage universel. Lors de l’élection présidentielle de 1951, les 43 % de Paz Estenssoro avaient représenté 39 000 voix pour trois millions d’habitants. Les électeurs étaient désormais 800 000. Mais, même pour ce qui est du droit de vote, la hardiesse du MNR avait des limites : seuls les hommes pouvaient voter.
Une nationalisation des mines et une réforme agraire limitées
Une partie des dirigeants du MNR auraient préféré en rester là, mais ils devaient aussi tenir compte du rôle joué par le fer de lance de la mobilisation populaire, les mineurs alors au zénith de leur combativité et nombreux (ils étaient environ 53 000). Ils concédèrent donc à la COB la nationalisation de l’industrie minière, signée en octobre 1952, tout en officialisant l’intégration du mouvement ouvrier organisé dans l’appareil d’État bourgeois, symbolisée par la nomination du fondateur et secrétaire général de la COB, Juan Lechin, au poste de ministre des Mines et du Pétrole, de 1952 à 1956. Juan Lechin fit une belle carrière au service de la bourgeoisie, parvenant même au poste de vice-président de la République, de 1960 à 1964, lorsque, la mobilisation ouvrière étant retombée, le MNR retourna dans le giron des États-Unis.
L’appareil syndical de la COB tira également des avantages de sa subordination au MNR : ses responsables eurent leur mot à dire dans la nomination des hauts fonctionnaires et participèrent au COMIBOL, qui gérait les entreprises nationalisées.
Quant à la masse des travailleurs, si c’était leur mobilisation qui avait ébranlé tout l’édifice et qui avait entraîné celle d’autres catégories sociales, ils ne purent garder les positions acquises que le temps que dura cette mobilisation.
Dans les premiers mois du nouveau régime, les petits paysans se lancèrent également à l’assaut des grandes propriétés terriennes. Le 2 août 1953 fut signé un décret de réforme agraire. Il y eut également une réforme éducative pour réduire un analphabétisme évalué alors à près de 70 %.
Mais, dès le départ, toutes ces mesures avaient leurs limites. La nationalisation des mines ne concernait que celles des trois barons de l’étain. Les autres mines privées pouvaient continuer leur exploitation. De même, l’industrie pétrolière, entre les mains des trusts impérialistes, échappait à la nationalisation.
De surcroît, même au plus fort de la mobilisation des travailleurs, les dirigeants du MNR n’osèrent pas exproprier les barons de l’étain sans indemnité ni rachat. L’exploitation forcenée des mineurs avait pourtant déjà largement payé la nationalisation des quelques mines qui avaient été nationalisées.
En 1953, le MNR cédait aux exigences des barons de l’étain. Avec l’aide des États-Unis, les oligarques évincés avaient fait pression sur le prix de l’étain, qui s’effondra. Patino refusait de traiter le minerai d’origine bolivienne dans sa fonderie anglaise. De cette façon, ils obtinrent des indemnités dépassant largement la valeur des mines nationalisées, à la fois parce que les filons y étaient en partie épuisés et parce que le matériel d’extraction était vétuste. Quant au COMIBOL, il fonctionna comme bien des entreprises d’État dans le monde capitaliste - Elf en France par exemple - c’est-à-dire comme une « vache à lait » de l’État destinée tout à la fois à soutenir les possédants et à corrompre les dirigeants du MNR et de la COB, plutôt qu’à apporter une vie meilleure aux mineurs et au reste de la population pauvre.
La réforme agraire, en pratique, épargna pour l’essentiel les grandes propriétés terriennes qui produisaient pour l’exportation et n’apporta pas les moyens techniques qui auraient pu viabiliser les parcelles concernées par la réforme agraire. A terme, les héritiers de ces parcelles finirent par mourir de faim. Mais pendant plusieurs années, satisfaits de leurs nouveaux titres de propriété, les petits paysans formèrent une base sociale pour le MNR et même ses successeurs.
Malgré le radicalisme de son langage, le MNR était un parti bourgeois qui n’avait nullement l’intention de bouleverser la société bolivienne. Cela aurait pu être un exemple formidable pour l’ensemble de l’Amérique latine. Si, avec l’aide de la bureaucratie syndicale, il sut s’appuyer sur la mobilisation ouvrière, c’était pour la canaliser à son propre profit. Il n’avait pas pour objectif que cette mobilisation aille jusqu’au bout, jusqu’à la prise du pouvoir politique par la classe ouvrière, alliée aux paysans pauvres.
En fait, comme tous ses semblables - car il y en eut bien d’autres en Amérique latine ou ailleurs dans le tiers monde -, ce parti craignait plus la classe ouvrière que l’impérialisme américain. Et, lorsque la mobilisation ouvrière retomba, le MNR abandonna même son langage « anti-impérialiste » - plus exactement anti-États-Unis - pour retrouver tout naturellement la politique traditionnelle des partis représentant les intérêts des possédants boliviens, la subordination envers l’impérialisme nord-américain.
Le MNR renoue avec les puissances impérialistes
Le MNR, plus sensible aux intérêts des possédants qu’à ceux des mineurs, allait en effet restaurer la liaison privilégiée des dirigeants boliviens avec les États-Unis. Un mois après qu’il eut cédé aux barons de l’étain (juin 1953), les États-Unis reprenaient l’achat de minerai et envoyaient une aide alimentaire. Pendant les dix années suivantes, la Bolivie reçut une aide économique qui représentait le tiers du budget national en 1958. La contrepartie était de protéger et soutenir les compagnies nord-américaines opérant en Bolivie. En 1955, la compagnie pétrolière Gulf Oil Company s’y installait, ainsi qu’une dizaine d’autres. En 1960, Paz Estenssoro rejetait une proposition d’aide économique de l’URSS. En 1961, l’administration Kennedy, épaulée par l’Allemagne fédérale, prenait en charge l’assainissement financier des entreprises du COMIBOL, pour y préparer l’injection de capitaux étrangers. En même temps, ce plan rétablissait le pouvoir de l’armée, à nouveau répartie sur tous les centres miniers, prête à y écraser toute contestation.
En mai 1964, les dirigeants du MNR, encore au pouvoir, affrontèrent une révolte de mineurs et d’étudiants, qu’ils prirent la responsabilité d’écraser. La boucle était bouclée et, désormais, le MNR ne servait plus à rien pour les possédants. Quelques mois après l’écrasement de la révolte de mai 1964, il dut quitter le pouvoir au profit de l’armée.
Depuis 1950, la politique extérieure des États-Unis était le containment. Il s’agissait d’empêcher par la force que de nouveaux pays passent dans le camp de l’Union soviétique. Cette politique avait conduit à l’engagement américain en Corée au début des années cinquante. Dans les années soixante, elle conduisit à l’intervention américaine au Viêt-nam. Parallèlement, dans leur arrière-cour sud-américaine, les États-Unis, voulant être sûrs que l’exemple cubain ne serait pas imité, favorisèrent la prise du pouvoir par les militaires dans plusieurs pays : le Brésil d’abord, puis la Bolivie, et par la suite l’Uruguay, le Chili et l’Argentine
Ainsi, le 3 novembre 1964, l’armée bolivienne sous les ordres du général Barrientos écartait le MNR et s’emparait à nouveau du pouvoir. C’est sous sa dictature que la guérilla tentée par Guevara fut anéantie et le « Che » assassiné en 1967. La même année, l’armée massacrait les mineurs et leurs familles en faisant irruption dans plusieurs mines, notamment Siglo XX, le jour de la Saint-Jean.
La dictature militaire allait durer dix-huit ans, entrecoupés de brefs retours du pouvoir civil, voire de nouvelles irruptions des ouvriers et paysans comme en 1971 avec l’éphémère « assemblée populaire », écrasée elle aussi par les troupes du général Banzer.
Pendant les années soixante et soixante-dix, cela permit aux multinationales nord-américaines de renforcer encore leur emprise, détournant ainsi vers le marché mondial non seulement l’étain mais également le zinc, le plomb, l’argent et le pétrole. Mais c’est également à cette époque que les militaires se lancèrent dans un fructueux trafic, celui de la feuille de coca qui sert de base à la fabrication de la cocaïne. Les aides publiques que les militaires octroyaient aux grands propriétaires terriens étaient investies dans la culture de la coca. Une vingtaine de dirigeants militaires participaient ainsi directement au trafic, qui rapportait alors entre un et deux milliards de dollars par an. Washington intervint pour que les militaires compromis se démettent.
Le MNR revient privatiser l’économie
Au début des années quatre-vingt, la Bolivie fut à son tour touchée par la récession, et notamment la chute des cours de l’étain. Les militaires renoncèrent et, en 1982, le Parlement désigna un président et un vice-président civils. Le 14 juillet 1985, Paz Estenssoro, le dirigeant historique du MNR, était réélu, pour quatre ans, à la présidence pour y mener la politique de privatisation désormais en vogue parmi les dirigeants impérialistes de la planète.
Prenant à contre-pied l’étatisation qui avait été le credo économique de son parti, le MNR, il appliqua sans rechigner les conseils du FMI et de la Banque mondiale au point d’être appelé par ces institutions impérialistes « le meilleur élève du FMI ».
Le décret 21060 entreprit de réduire le déficit budgétaire par le gel des salaires, l’augmentation des prix et la réduction des dépenses de l’État. Cela entraîna le licenciement de nombreux travailleurs et employés des services publics.
Faisant suite à une chute des prix de l’étain qui aboutit au krach mondial de 1985, la liquidation des mines fut lancée. 23 000 des 30 000 employés du COMIBOL furent ainsi licenciés. Ces mesures permirent de réduire une inflation galopante ramenée de 8 760 % à 16 %, mais elles plongèrent dans la misère la grande majorité des anciens mineurs, dont certains n’eurent d’autre choix pour survivre qu’entre des petits boulots dans la rue en ville, assez proches de la mendicité, ou la culture de la coca à la campagne.
Les présidences suivantes ont continué dans cette direction, sur le plan économique, en même temps qu’elles essayaient de donner un peu plus de places aux partis dans la vie politique et qu’elles mettaient en œuvre une certaine décentralisation. Le tout était destiné à faire que désormais l’armée, qui doit avoir à son palmarès pas loin de deux cents coups d’État depuis l’indépendance, ne soit plus l’unique recours contre la contestation sociale comme ce fut le cas dans le passé.
Avec le démantèlement de l’industrie minière, la COB a cédé du terrain, tandis que s’accroissait la représentation paysanne. Le relatif succès électoral du MAS et du MIP, qui mettent en avant leurs différentes identités, paysanne et indienne, a découlé largement de cette politique de décentralisation qui a favorisé le développement de mouvements de caractère local.
Malgré les vagues références au socialisme de ces deux partis, la récente crise politique et les déclarations « responsables » d’Evo Morales expliquant qu’il ne cherche pas à bloquer les institutions politiques et qu’il laisserait le nouveau président aller au bout de son mandat, qui doit se terminer en 2007, indiquent dans quel sens il est prêt à exercer cette influence. Il est prêt à la négocier et à participer à sa façon au renouvellement du jeu politicien, mais pas prêt à permettre que les mouvements de contestation sociale des ouvriers et paysans aillent jusqu’au bout de leurs possibilités.
Pendant les événements du mois dernier, la classe ouvrière bolivienne a fait preuve, une fois de plus, de sa combativité. Elle a montré comment les travailleurs peuvent peser sur la vie politique d’un pays et comment ils peuvent opposer à la fausse démocratie bourgeoise - où un président élu sur un mensonge est assuré de pouvoir faire le contraire de tout ce qu’il a promis jusqu’à l’échéance électorale suivante - leur propre démocratie, celle de la rue. Mais si elle est parvenue, grâce à son courage, à renverser un président, ce succès a constitué en même temps les limites de son action.
Dans les grèves insurrectionnelles ou les insurrections que les travailleurs boliviens ont menées depuis la Deuxième Guerre mondiale, lorsqu’ils ont été victorieux, c’est toujours des rangs de la bourgeoisie, grande ou petite, que sont sorties les forces politiques qui se sont posées en alternative au régime déchu et qui se sont approprié la victoire des travailleurs. Car, en réalité, il n’y a pas d’autre alternative véritable pour les travailleurs que de prendre eux-mêmes le pouvoir politique et l’exercer directement et à travers des organisations qui les représentent réellement.
Le rôle d’un parti communiste révolutionnaire est précisément d’incarner en permanence cette perspective au sein de la classe ouvrière afin que, lorsqu’elle déploie son énergie révolutionnaire, celle-ci ne se dissipe pas sans résultat et ne puisse pas être canalisée dans le sens d’une nouvelle solution bourgeoise - en réalité, toujours la même -, mais qu’elle puisse aboutir à la transformation de la société.

les médias contaminés par la fièvre

H1N1 : les médias contaminés par la fièvre
Cédric Rutter – Investig’Action
Alors que le vaccin contre la grippe H1N1 sera bientôt disponible en France de nombreuses questions se posent. Alarmisme et obligation de se vacciner d'un côté, théorie du complot et peur du vaccin de l'autre. Où se placer pour comprendre les enjeux et les dangers de ce phénomène? Il semble qu’en fait cette crise révèle les défauts de nos sociétés autour de la question médiatique, des rapports entre pouvoirs politiques et économiques, du contrôle croissant des autorités et des inégalités Nord-Sud.
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Le caractère bénin de la grippe H1N1 est de plus en plus attesté par de nombreux professionnels de santé (voir: «Halte à la désinformation»), pourtant les grands médias publient des articles alarmistes. Pour ne prendre que deux exemples, Libération titrait le 8 septembre : «La France compterait 20.000 cas par semaine ». Or, si nous allons vérifier ses propres sources (Institut National de Veille Sanitaire), il ne s'agit que de consultations pour symptômes grippaux (fièvres, courbatures) et de quelques dizaines de cas avérés. Beaucoup moins grave ! De même dans Le Figaro : «Grippe A: 40% des décès frappent les bien portants » tout en admettant un peu plus bas : «Pour l’instant, on ne connaît pas bien le taux de décès lié à ce virus. Pour cela, il faudrait connaître le nombre exact de personnes ayant été infectées et le nombre exact de personnes décédées». Ces perles médiatiques ont été recensées en détails par le docteur Girard (1).

D'autre part, les résultats des tests de vaccins ne sont pas encore connus. Ils présentent donc un potentiel de risque de développer d'autres maladies. On se souvient de la vaccination massive contre l'hépatite B qui a favorisé des cas de scléroses en plaque. De même en 1976 aux Etats-Unis, des cas de troubles neurologiques ont été observés après la campagne de vaccination contre... une grippe porcine. Pourtant les mêmes journaux font la promo des vaccins et des produits anti-grippe. Le Monde explique même comment se laver les mains et porter les masques. Des animations complexes montrent sans convaincre comment le virus pénètre et comment l'anti-viral Tamiflu le combat. Le Figaro fait parler une de ses stagiaires malades : «Pour une jeune fille en pleine santé, ce fut juste un très mauvais moment à passer, mais je mesure mieux aujourd'hui à quel point ce virus peut être dangereux quand on est une personne fragile.» (2)

Tamiflu contesté

Pourtant l'efficacité du Tamiflu est fort contestée par de nombreux médecins. Selon Pharmacritique (3), 19% des virus H1N1 circulant en Europe en 2008 se sont révélés résistants à l’oseltamivir [Tamiflu]. L'efficacité semble faible pour un médicament coûtant 50 euros, voire même 150 euros sur ebay ! Alors que selon le Dr Dupagne: « les antibiotiques sont inefficaces, les antiviraux rarement justifiés. Le traitement de la grippe, c’est le repos au lit avec des boissons chaudes et du paracétamol pour la fièvre.» (4)

Non seulement, on diffuse des chiffres trompeurs, mais surtout on omet de confronter les différents points de vue médicaux. Ce qui repose la question : que vaut l’information de ces journaux ? Besoin de sensationnel pour vendre ou moyen de véhiculer les messages d'en haut ?

Bien sûr, l'Histoire est pleine d'épidémies meurtrières et il paraît censé que les gouvernements appliquent le principe de précaution en cas de pandémie potentielle. Mais il n'y a eu en France métropolitaine qu'un millier environ de cas avérés et cinq décès. Alors pourquoi tant de tapage ? A qui cela profite-t-il ?

D'étranges coïncidences mènent à s’interroger, par exemple : Nicolas Sarkozy visite le Mexique et fait signer un contrat pour la construction d’une usine de vaccins par Sanofi-Aventis (5). Six semaines plus tard, la pandémie éclate dans ce pays. Aux Etats-Unis, D. Rumsfeld est un gros actionnaire de la compagnie qui produit le Tamiflu. (6)

Sans embrayer sur des théories du complot, on peut en tout cas observer qu'ils savent dans quels secteurs très rentables investir. Sanofi Aventis annonce - en pleine récession mondiale ! - une croissance du chiffre d’affaires de 5,4% aux Etats-Unis, de 4,6% en Europe et de 20,1% dans les pays émergents.



Inégaux devant la maladie
H1N1 soulève une autre question cruciale : pourquoi investit-on massivement dans une maladie, bénigne, du Nord alors qu’on ne fait rien pour les maladies mortelles du Sud comme la diarrhée ou la malaria ? (voir: La grippe dope la santé des firmes). En outre, les vaccins sont accaparés à 90% par le Nord dont les citoyens ont les moyens de payer. Pour qu'ils ne tombent pas malades et continuent à travailler. L'INRS (Institut chargé de la sécurité au travail) déclare qu'en moyenne 20% des employés seront absents sur toute la durée de la pandémie. Lors du pic, un sur deux ne travaillera pas. Plus le nombre de contaminés sera élevé, moins la machine économique tournera. Finalement, ces milliards sont un investissement, et on se soucie peu des effets secondaires probables. D’ailleurs, Yves Charpak, directeur de l'institut Pasteur (associé au groupe Sanofi-Aventis) déclare à Politis que l'investissement est «moins cher qu'un sous-marin nucléaire».

Du fait que les médias traditionnels se comportent ainsi, toutes sortes d’inquiétudes et d’idées circulent sur Internet. Parfois délirantes. Ainsi, la journaliste ( ?) autrichienne Jane Burgemeister prétend que le vaccin serait un outil conçu par un syndicat international afin de tuer 90% de la population mondiale. Dans cet article plein de syllogismes et de non-sens, elle prétend aussi que Michael Jackson a été assassiné par la CIA car il en savait trop. Ces théories du complot jettent la confusion surtout si elles intègrent, ça et là, l’un ou l’autre fait véridique. D’autres prétendent rejeter tous les vaccins quels qu’ils soient, sous prétexte qu’il existe des abus.

Des lois liberticides
Elisabeth Guigou, ex-ministre française de la Justice, affirme dans un communiqué officiel (7) qu’il existe une circulaire visant à limiter les libertés en cas de pandémie : « La grippe devient le prétexte à des lois d'exception qui jouent sur la peur et nient les principes démocratiques ». Le syndicat de la magistrature a confirmé ses propos : « Nous ne pouvons tolérer que de telles atteintes aux principes démocratiques soient envisagées par le gouvernement. Nous demandons expressément de renoncer à la mise en œuvre d’un tel dispositif liberticide. » (8)
Ces lois prévoient notamment, pour un délai de 6 mois renouvelable une fois :
- de faire juger les mineurs par le tribunal correctionnel, au mépris des principes constitutionnels et internationaux en la matière ;
- de réduire les droits des personnes gardées à vue, en particulier celui de s’entretenir avec un avocat qui pourrait être inexplicablement différé à la 24ème heure ;
- de suspendre tous les délais de prescription.

En Belgique, la Commission de la Santé publique de la Chambre a adopté mardi 22 septembre à l'unanimité un projet de loi accordant des pouvoirs spéciaux au gouvernement en cas d'épidémie ou de pandémie de grippe A (H1N1) « Pour le moment, il n'y a pas plus de malades ni de décès qu'avec les autres grippes. Ce qui me dérange, c'est le plus de lois imposé par le gouvernement. Et si le virus devenait très dangereux, je conseillerais, inciterais mes patients, mais jamais je ne pourrais les obliger. Aucun médecin ne peut administrer un médicament sans consentement. Cela va contre le serment d'hippocrate.», déclare Jean-Louis Seillier, médecin généraliste bruxellois.

En conclusion, cet événement est fort révélateur. 1. Comment nos libertés peuvent être facilement mises en cause. 2. Comment les médias nous désinforment, ce qui peut, à l’inverse, favoriser des délires paranoïaques. 3. Comment les gouvernements prennent des risques envers notre santé au nom des profits des entreprises. 4. Comment l'Occident est égoïste face au pays du Sud.

Bref, une bonne expérience de plus pour conserver son esprit critique de citoyen et pour rechercher les bonnes informations. Et pour lire les trois documents que nous avons rassemblés quelques documents précieux dans notre dossier :
Grippe H1N1: halte à la désinformation par le Syndicat Nationale du Personnel Infirmier

La grippe dope la santé des firmes par Thierry Brun

L’art de créer des alertes en santé publique par Marc Girard

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Notes:

1 - http://www.rolandsimion.org/
2 - « Les dix jours de calvaire de ma grippe A» 15/09/2009 Le Figaro
3 - La télé publique allemande critique le business de la grippe A, l'inefficacité du Tamiflu et les pressions de Roche sur les politiques
4 - www.atoute.org
5 - www.sanofi-aventis.com
6 - http://money.cnn.com
7 - Blog de Mme Guigou

8 - www.syndicat-magistrature.org