TRADUCTION AUTOMATIQUE

HAARP SCIENCE OU ARME ?

PRINCIPES DU NOUVEL ORDRE IMPERIAL MONDIAL

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Principes du Nouvel Ordre Impérial Mondial

Edward S. Herman et David Peterson

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Il faut bien reconnaître que dans le Nouvel Ordre Impérial Mondial (NOIM) – les Etats-Unis, plus agressifs et ultramilitarisés que jamais depuis la disparition de l’Union Soviétique projetant leur superpuissance à travers toute la planète et semant déstabilisation et dévastation dans tous les principaux théâtres d’opération au prétexte d’y apporter liberté et stabilité – la réactualisation d’un certain nombre de principes devient de plus en plus flagrante. Bien qu’ils n’aient rien de très novateur, ces principes réduisent les relations de pouvoir à l’affirmation ou au déni de certains droits, bien plus audacieusement que par le passé, avec pour conséquence l’émergence d’un « double standard » [ndt : politique des deux poids deux mesures] applicable littéralement partout dans le monde. Dans le monde réel, trois facteurs déterminent la prévalence de ces principes :
a) Selon que Washington les fait valoir pour soi-même (au bénéfice explicite ou implicite de ses proches alliés ou vassaux).
b) Selon que Washington les dénie à ses ennemis.
c) Selon qu’il est indifférent à Washington de les voir appliqués ou non.

21 avril 2008
Traduit de l’anglais par Dominique Arias
(Les notes entre [ndt : …] sont du traducteur et n’engagent que lui)


Ainsi que nous allons le voir, bien que purement arbitraires, ces affirmations ou dénis de droits soient jugés parfaitement recevables par nos élites, qu’il s’agisse des leaders des puissances occidentales, des représentants de partis politiques, des responsables de l’ONU, de l’establishment médiatique ou de ceux de nos intellectuels qui ont droit au chapitre [ndt : les autres passant à la trappe]. Ils dénotent l’institutionnalisation d’un système autocratique au sein duquel la justice est inopérante et dont la perversion se nimbe d’un brouillard de rhétorique et d’occultation.

1. Le droit d’agression :

Les Etats Unis disposent d’un droit d’agression de première classe et jouissent depuis toujours de la possibilité de violer la Charte des Nations Unies, en particulier en ce qui concerne le « crime international suprême » [ndt : agression et occupation d’un pays], bien évidemment sans encourir la moindre sanction (ex : le Vietnam puis toute l’Indochine, le Panama, la Yougoslavie, l’Afghanistan, l’Irak, etc.). Etant le principal client des USA, Israël a toujours bénéficié du droit de faire de même (ex : le Liban, en 1982 puis 2006, mais aussi la Syrie, l’Algérie, les territoires occupés de Palestine, etc.) là encore, sans aucune sanction, bien sûr. Dans les milieux politiques et intellectuels de ces deux pays, la plupart des objections faites à ces agressions restent purement pragmatiques, portant sur des questions d’efficacité, de coût (pour l’agresseur), voire de pertinence décisionnelle, mais le droit d’agresser n’est jamais remis en cause, ni chez l’agresseur lui-même, ni sur le plan international. La loi, manifestement, c’est seulement pour les autres.

Inversement, s’agissant d’incursions imputables à des pays considérés comme ennemis des USA ou des puissances occidentales, comme l’invasion du Cambodge par le Viêt-nam, en 1979 ou de celle du Koweït par l’Irak, en 1990, l’indignation de nos élites est à son comble et les envahisseurs sont sévèrement sanctionnés (embargo international et invasion chinoise au titre de représailles contre le Viêt-nam – le régime Khmer Rouge déchu se voyant pour sa part gratifié du siège du Cambodge aux Nations Unies – l’Irak, chassé du Koweït, se voyant, lui, plongé avec l’aval des Nations Unies dans une guerre dévastatrice conduite par les USA, en prélude à treize années de sanctions drastiques ouvrant à leur tour sur l’invasion américaine de 2003). Différence notable cependant entre 1979 et 1990, tandis qu’en 1979 l’Union Soviétique avait opposé son veto à une résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies exigeant le retrait des forces vietnamiennes hors du Cambodge – en dépit de la remarque de l’ambassadeur d’Australie qui déclarait : « Nous ne pouvons accepter que les affaires intérieures d’un gouvernement, quel qu’il soit [en l’occurrence celui du Cambodge] et si répréhensible soit-il, puissent justifier une agression militaire lancée contre lui par un autre gouvernement [en l’occurrence celui du Viêt-nam] » [ndt : L’Australie venait de participer pendant une quinzaine d’années à la guerre du Vietnam aux côtés des USA].

Mais dans les débats qui, au Conseil de Sécurité, suivirent l’invasion de l’Irak du 2 août 1990, jamais aucun représentant d’un des cinq Membres Permanents n’opposa son veto à une résolution appelant l’Irak à un retrait immédiat de ses troupes hors du Koweït ou imposant des sanctions à l’agresseur. Ce qui faisait toute la différence, c’est qu’en 1979, l’URSS était encore une superpuissance, ce qui n’était plus le cas en 1990 ou depuis.


2. Le droit de recourir au terrorisme (et le droit de massacrer à volonté sans être considéré comme terroriste) :

Ce droit est consubstantiel à celui d’agression, dans la mesure où la frontière entre terrorisme et agression demeure floue et n’est généralement qu’une question d’échelle, dans un cas comme dans l’autre. Bien sûr, l’usage de ces deux termes demeure proscrit pour qualifier les exactions américaines en matière de bombes ou de massacres.
L’attaque « Shock and Awe » [ndt : stratégie U.S. qui vise le plus officiellement du monde à laisser, par son extrême violence et sa démesure, l’adversaire atterré, sous le choc, et incapable de se défendre] qui fut le point de départ de l’occupation de l’Irak, fut ouvertement planifiée pour terroriser civils et militaires irakiens. De même les attaques U.S. contre des villes comme Fallujah, avaient des objectifs ouvertement terroristes. Et il en va de même des attaques militaires israéliennes. Pour autant, le présupposé politique occidental selon lequel l’Etat d’Israël n’agit jamais qu’en « réponse » et en « représailles » contre un terrorisme qu’il se garde bien de pratiquer, demeure une constante absolue. L’introduction de la résolution 951 du Conseil – adoptée le 5 mars à une quasi-unanimité de 404 voix contre une, lors même que les Forces de Défense israéliennes attaquaient sauvagement un camp de refugies

palestiniens à Gaza – stipule que « les opérations militaires du Gouvernement israélien à Gaza visent exclusivement le Hamas et d’autres organisations terroristes » et précise que « les « négligences » [ndt : casualties : euphémisme U.S. pour victimes innocentes] civiles causées par inadvertance du fait d’opérations militaires de défense visant des cibles militaires, pour profondément regrettables qu’elles puissent être, ne sont en aucun cas moralement équivalentes au fait de prendre délibérément pour cible des populations civiles comme le font le Hamas et d’autres groupes terroristes basés à Gaza. » C’est purement et simplement un blanc seing sans limite au terrorisme d’Etat Israélien. D’abord parce que tous les leaders israéliens, de Abba Eban à Ariel Sharon ou à l’actuel Premier ministre Ehud Olmert, ont ouvertement admis que terroriser les populations civiles comptait parmi leurs objectifs. Ensuite parce que la proportion de Palestiniens tués (soi disant « par inadvertance ») par des Israéliens, a toujours été très largement supérieur au nombre d’Israéliens tués soi disant délibérément par des Palestiniens (le rapport était de 25 pour 1 avant la seconde Intifada, de 4.6 pour 1 depuis le début de celle-ci, en 2000, et de 25 pour 1 depuis la Conférence de « paix » d’Anapolis, en novembre dernier). Enfin parce que les prétendus « massacres par inadvertance » d’Israël sont en fait plutôt délibérés, vu que les forces israéliennes n’hésitent nullement à utiliser un armement lourd dans des zones civiles très fortement peuplées de Gaza et du Liban (été 2006), où les victimes civiles s’avèrent aussi nombreuses qu’elles étaient prévisibles.
3. Le droit au nettoyage ethnique :

Les pays occidentaux jugent le nettoyage ethnique répréhensible – et pleurent abondamment sur le sort des victimes – mais uniquement lorsqu’ils sont perpétrés par nos ennemis déclarés, comme les Serbes de Bosnie et la République Fédérale de Yougoslavie de Milosevic (dans les années 1990) ou le gouvernement soudanais aujourd’hui, ou qu’ils peuvent leur être imputés. En réalité, le nettoyage ethnique reproché aux Serbes de Bosnie participait très largement de l’implacable loi du talion qui caractérisait une guerre civile où les autres protagonistes (Musulmans bosniaques et Croates) partageaient les mêmes pratiques de nettoyage ethnique. Milosevic n’a d’ailleurs jamais cherché à nettoyer le Kosovo pour en remplacer les Albanais par des colons serbes. L’exode des populations fuyant les combats était la conséquence d’une guerre civile puis, avec les bombardements de l’Otan, d’un conflit bien plus large. (1)

Présentant les choses sous un angle totalement biaisé, le quotidien The New Républic fait apparaître « une multitude de parallèles entre l’actuelle crise du Darfour et celle du Kosovo en 1999. […] Lorsque des rébellions se firent jour au Kosovo comme au Darfour, Belgrade et Kartoum décidèrent de combattre les guérillas en s’en prenant aux populations civiles au sein desquelles elles étaient apparues. » C’est aussi faux s’agissant du Darfour que du Kosovo. En réalité, le seul point commun véritablement flagrant, c’est la partialité sélective et politique à l’égard des faits, dans la représentation que les pays occidentaux donnent de ces conflits. En 2007, une évaluation du Programme des Nations Unies pour l’Environnement montrait que « La dégradation de l’environnement ainsi que les changements et l’instabilité climatiques, comptent parmi les principales causes dont découlent l’insécurité alimentaire et les conflits du Darfour. […] La région est assaillie par une combinaison problématique

d’augmentation de la population, de surexploitation des ressources et de grave et manifestement durable pénurie de pluies. Par voie de conséquence, la majeure partie du nord et du centre du Darfour est si dégradée qu’elle ne peut durablement subvenir aux besoins de ses populations rurales. »

En revanche, s’il était un authentique cas de nettoyage ethnique, avec en outre des implications mondiales du fait du ressentiment qu’il inspire à l’ensemble du monde arabe et plus généralement au monde musulman, c’était bien la constante expulsion des Palestiniens hors de leurs terres dans les territoires occupés de Cisjordanie et de Jérusalem Est, dans le but d’implanter de nouvelles colonies juives. Les Occidentaux n’utilisent littéralement jamais le terme de « nettoyage ethnique » dans ce cas particulier. Et cela en dépit du fait que les leaders israéliens ont ouvertement reconnu, depuis des années, que l’objectif de ces créations de colonies était précisément de remplacer les Palestiniens par des juifs. Et c’est la mise en œuvre de cet objectif qui les a amenés à tuer des milliers de personnes, à démolir plus de 18 000 habitations depuis le début de l’occupation armée, en 1967, et à chasser du pays des centaines de milliers d’indigènes non-juifs.
Rapporteur Spécial de l’ONU sur les Droits de l’Homme dans les territoires occupés de Palestine, John Dugard a maintes fois mis en garde [les pays membres] contre la volonté israélienne de « judaïser davantage Jérusalem » privant de fait, par avance, tout futur Etat palestinien de capitale. « L’objectif sans équivoque de ces déplacements [de populations] est d’évacuer tout ce qui pourrait suggérer que Jérusalem Est soit une entité palestinienne capable de devenir à terme la capitale d’un Etat palestinien » explique Dugard. « La construction du mur, l’expansion des colonies et la dépalestinisation de Jérusalem sont une menace pour la viabilité d’un Etat palestinien. » Et malgré cela, comble du « double standard » [politique du « deux poids deux mesures »] et de l’hypocrisie occidentale, ce nettoyage ethnique systématique, qui dure depuis des décennies, a toujours joui du soutien positif des leaders et des médias occidentaux, et Israël n’a cessé d’être honoré tandis que ses victimes étaient présentées comme d’insatiables agresseurs.
En dépit de la volonté sans équivoque d’Israël de nettoyer ethniquement et de spolier toutes les terres appartenant aux Palestiniens, cet objectif a toujours été présenté en Occident comme « une nécessité pour la sécurité d’Israël. » Selon le « double standard » froidement raciste des Occidentaux, les Palestiniens n’ont aucun besoin de sécurité et le fait que leurs actions ne font que répondre au terrorisme massif d’Israël et au processus de spoliation en cours est totalement occulté. C’est ça le véritable « miracle israélien. »

4. Le droit de subversion : A l’instar du droit d’agression dont jouissent les Etats-Unis – qui y ont eu recours bien plus fréquemment depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale – leur droit d’interférer, de subvertir [voire renverser] tout gouvernement de leur choix, reste une constante. L’intervention « contre-révolutionnaire » en Grèce (1947-1949), le renversement de Mohammad Mossadegh en Iran (1953) et de Jacobo Arbenz Guzmàn au Guatemala (1954) [ndt : pour ne rien dire de la guerre de Corée] ne sont que quelques exemples remarquables de la manière dont s’imposa par la force l’autorité américaine, dès la première décennie qui suivit la Seconde Guerre mondiale. Michael McClintock explique que pendant la Guerre Civile grecque, lors de l’intervention de contre-guérilla des USA, « le contrôle des opérations passa presque intégralement sous le commandement des Américains, en plus de la présence de conseillers américains sur le terrain même des opérations de combat. » Cette pratique « allait demeurer la principale caractéristique des priorités des forces contre-insurrectionnelles U.S., depuis Vietnam jusqu’au Salvador. » Les recherches historiques de McClintock ne s’étendent pas au-delà de l’année 1990, mais nous pourrions largement inclure dans ces priorités, la Colombie, la Yougoslavie, l’Afghanistan ou l’Irak.

Regardée par beaucoup comme « le berceau de la stratégie U.S. de la Guerre Froide » – comme la désignait une déclaration militaire U.S. des années 1960 – l’intervention en Grèce portait l’estampille caractéristique de la stratégie contre-insurrectionnelle U.S. Cette stratégie s’est trouvée récemment redéfinie (mais non remplacée en pratique) par la mythique « Doctrine Petraeus » [ndt : Du nom du commandant en chef des forces d’occupation en Irak], et par la version réactualisée (2006-2007) de l’U.S. Counterinsurgency Field Manual [ndt : Enième mouture du « Manuel de campagne contre-insurrectionnel » à l’usages des forces armées U.S. et coalisées, et dont Petraeus est coauteur]. Il semble d’ailleurs que cette nouvelle version du manuel soit désormais à disposition des forces U.S. en Irak, dans le cadre de « La Déferlante » U.S. [ndt : « The Surge » : Euphémisme de l’administration Bush pour la guerre anti-insurrectionnelle menée actuellement contre la population irakienne]. Selon ladite doctrine Petraeus, dans la « guerre contre le terrorisme », l’actuelle « nouvelle vague d’insurrections » est alimentée non par la subversion « communiste » à l’ancienne mais par « les Etats faibles et minables » et bien plus encore par « des acteurs non-étatiques » ou « terroristes ». Pour autant, au-delà des nuances sémantiques de la terminologie utilisée pour instituer tant la fin de la Guerre Froide que l’avènement de la « Guerre contre le Terrorisme », en substance, la stratégie elle-même reste inchangée.

La politique américaine de subversion a revêtu une multitude de formes. Dans le chapitre « Le Droit Naturel des USA à la Subversion » de notre ouvrage de 1982 Le Véritable Réseau Terroriste, un tableau montrait une douzaine de types de subversion mis en œuvre par les USA dans huit pays d’Amérique Latine et des Caraïbes entre 1950 et 1980. On y trouvait notamment différentes formes de violences visant la population et les biens, une large gamme de méthodes de corruption et de pratiques telles que la « propagande noire » [ndt : campagnes de dénigrement, de décrédibilisation et de désinformation] ou le financement à très grande échelle de partis d’opposition et de mouvements de protestation, comme les mouvements d’étudiants et certaines organisations féminines. On y trouvait aussi un résumé de la description que donnait Philip Agee [ndt : ancien agent secret U.S., dont les ouvrages dévoilent, attestent et dénoncent les méthodes de subversion de sabotage et d’assassinats de la CIA] des méthodes de subversion à plusieurs niveaux mises en œuvre en Equateur dans les années 1960.

Ces mêmes techniques furent aussi employées au Brésil (1964) ou au Chili (1973) et toutes sont encore d’un usage courant aujourd’hui. On ne peut qu’être frappé par les similitudes entre cet âge d’or de la subversion [les années 1960-70-80] et les méthodes déployées de nos jours en Iran ou au Tibet (voire dans tout l’Ouest de la Chine). Mais tandis que ces actions avaient autrefois pour prétexte de contrer la « subversion communiste », elles prétendent aujourd’hui participer d’une volonté de « promouvoir la démocratie », de « repenser la diplomatie », de « défendre les Droits de l’Homme », etc.

5. Droit d’imposer des sanctions

Le pouvoir hégémonique ne garantit pas seulement le droit d’agression et celui de pratiquer le terrorisme ou la subversion, il offre aussi celui d’imposer des sanctions aux pays cibles, d’en faire souffrir les populations et d’en discréditer les dirigeants, le plus souvent avec le concours de la « communauté internationale. » L’Union Soviétique, Cuba, le Viêt-nam (de 1975 à 1994), le Nicaragua sous le régime sandiniste, l’Iran (depuis le renversement du Shah en 1979), la Libye ou l’Irak (suite à l’invasion du Koweït en 1990), la République Fédérale de Yougoslavie (à partir de 1992) puis la République de Serbie (de sa création jusqu’aujourd’hui), l’Afghanistan sous les Talibans, etc. Tous ces pays ont été soumis à un régime de sanctions à la demande des USA. Bien sûr, il va sans dire que les USA eux-mêmes et leurs clients ne se sont jamais vu imposer aucune sanction, fut-ce pour des crimes tels que ceux pour lesquels l’Allemagne fut condamnée à Nuremberg, notamment l’agression ou de graves crimes de guerre [ndt : comme le massacre planifié de populations civiles ou le déclenchement délibéré de famines (Vietnam Cambodge Laos, etc.)] Le « double standard » évoqué plus haut est ici particulièrement flagrant.

Autre miracle de ce « double standard », non seulement Israël ne se voit jamais imposer aucune sanction – bien que perpétuellement en violation de la quatrième convention de Genève (selon laquelle la protection des civils dans les zones militairement occupées incombe aux forces d’occupation), et malgré les punitions collectives infligées aux Palestiniens de Gaza – mais depuis 2006, la « communauté internationale s’est même alignée sur l’axe Israélo-américain en imposant des sanction à des victimes déjà délibérément persécutées, affamées et littéralement privées de tout [ndt : A Gaza, l’état de siège a causé l’effondrement des infrastructures sanitaires et sociales, un taux de chômage de près de 50 % (selon un rapport de l’ONU) et une grave pénurie d’eau potable, d’électricité, de nourriture, de médicaments, de carburants et de nombreux autres produits de première nécessité]. Huit organisations humanitaires britanniques attestent que le siège israélien de Gaza a transformé ses quelque 1.5 millions d’habitants en une « population carcérale » de fait, démantelant leur économie, anéantissant leur infrastructure physique et handicapant lourdement leurs services de base, tels que la santé et l’éducation. Aujourd’hui, 80 % des Palestiniens de Gaza sont « dépendants de l’assistance humanitaire » pour leur survie quotidienne.

Selon ces organisations, « la politique israélienne [de rétorsions] affecte indistinctement toute la population civile […] et constitue une punition collective […] illégale au regard du droit international et humanitaire. »

Décrivant la vie des Palestiniens de Gaza « en état de siège », le Rapporteur Spécial des Nations Unies, John Dugard, observe qu’ils « ont été soumis à ce qui semble bien être la forme de sanctions internationales la plus drastique de l’époque moderne », c’est sans doute « la première fois que des populations occupées ont été ainsi traitées […] Israël viole ici les principales résolutions du Conseil de Sécurité et de l’Assemblée Générale des Nations Unies, embarqué dans des déplacements illégaux de populations et en pleine violation des Droits de l’Homme, Israël n’a tenu dans les faits strictement aucun compte de l’arbitrage de la Cour Internationale de Justice et échappe néanmoins à se voir imposer aucune sanction. […] Il est important de se rappeler que les nations occidentales avaient refusé d’imposer des sanctions économiques contraignantes à l’Afrique du Sud, pour lui imposer l’abandon de la politique d’apartheid, au prétexte que cela porterait tort aux populations noires d’Afrique du Sud. Les Palestiniens, eux, ne peuvent même pas bénéficier d’une telle mansuétude en matière de Droits de l’Homme. » Les interrogations du Rapporteur Spécial trouvent néanmoins leur réponse dans le fait que, dans les véritables principes du Nouvel Ordre Impérial Mondial, les sanctions n’ont rien à voir avec les crimes réels, de même que les récompenses n’ont rien à voir avec la bonne conduite. La puissance, et elle seule, fait loi.

6. Le droit de résister à une agression
A l’opposé des perspectives qu’ouvre le travail de John Dugard, les Palestiniens de Gaza n’ont pour leur part, aux yeux de l’establishment occidental, aucun droit de résister aux attaques israéliennes, bien que celles-ci participent d’une occupation illégale et d’un impitoyable nettoyage ethnique en cours.
Dans l’idéologie occidentale, bien qu’on ne puisse parler « d’agression », les attaques des Palestiniens contre Israël constituent une forme intolérable de « terrorisme », non une résistance légitime. Elles justifient donc pleinement toutes les formes de violences qu’Israël peut bien décider d’infliger à Gaza au titre de punition collective.

Dans un communiqué de presse d’avril dernier, le Secrétaire Général de l’Initiative Nationale Palestinienne, le parlementaire Mustafa Al-Barghouthi, rappelait que depuis la fin de Conférence d’Annapolis, en novembre dernier, « les attaques israéliennes contre les Palestiniens avaient augmenté de 300 % » tandis que « dans la seule Cisjordanie, elles avaient augmenté de 46 % ». Ces attaques visant la Cisjordanie montrent assez clairement que l’objectif réel d’Israël « n’a rien à voir avec les tirs de roquettes de la résistance palestinienne à Gaza. » Depuis début avril, Israël a relâché 788 prisonniers palestiniens, comme convenu à Annapolis, mais en a fait arrêter dans le même temps 2 175 de plus. Israël a aussi augmenté le nombre de check points, n’a pas suspendu la construction du mur et, ce qui est plus grave, a continué d’augmenter le nombre des colonies juives en Cisjordanie. John Dugard a d’ailleurs souligné que les attentats suicides palestiniens et autres tirs de roquettes Al Quassam sur Israël, étaient comparables à la résistance à l’occupation allemande des différents pays d’Europe au cours de la Seconde guerre mondiale. « Le bon sens exige », explique-t-il, « que l’on fasse clairement la différence entre des actes de terreur insensés […] et des actes commis dans le cadre d’une guerre de libération nationale contre le colonialisme, l’apartheid ou une occupation militaire » et qui sont « la conséquence pénible mais inévitable du colonialisme, de l’apartheid ou de l’occupation. L’histoire regorge d’exemples d’occupations militaires auxquelles on a résisté par la violence […] C’est pour cette raison que tous les efforts doivent être faits pour mettre rapidement un terme à l’occupation. Tant que nous n’y serons pas parvenus, il n’y aura aucun espoir de paix et la violence continuera. »

S’agissant d’agressions transfrontalières où l’envahisseur ne dispose pas du droit d’agression – celle du Viêt-nam au Cambodge ou celle de l’Irak au Koweït – les victimes de telles attaques illégales sont gratifiées d’office du droit de se défendre et la communauté internationale s’empresse de voler à leur secours. Inversement, ceux qui résistent aux attaques de pays disposant du droit d’agression – le Liban envahi et bombardé par Israël en 1982 et 2006 ou la Yougoslavie, l’Afghanistan puis l’Irak successivement envahis puis occupés [ndt : Et qui le sont toujours] par les USA et leur coalition (pour s’en tenir à la seule dernière décennie) – ne disposent pour leur part d’aucun droit de résister et leur résistance est bien sûr taxée de « terrorisme ». Ainsi, bien qu’il n’opère qu’à l’intérieur des frontières du Liban [ndt : les soldats israéliens arrêtés en 2006, l’ont été en territoire occupé par l’armée israélienne] le Hezbollah est déclaré « organisation terroriste » soutenu par un Etat accusé, de fait, de soutenir le terrorisme, à savoir l’Iran. Ainsi, suite aux accords de paix relatifs à l’invasion israélienne de 2006, c’est en territoire libanais et non en Israël que l’ONU a décidé de déployer ses Casques Bleus, bien que ce soit Israël qui ait envahi le Liban et non l’inverse. La raison avancée par l’ONU pour ce déploiement en territoire libanais était naturellement la nécessité de contenir le Hezbollah et de sécuriser la frontière nord de l’agresseur.
frontière nord de l’agresseur.

De même la résistance à l’invasion/occupation U.S. de l’Irak est-elle baptisée « insurrection », comme s’il s’agissait d’un mouvement apparu dans les plus grandes capitales d’Europe et non dans un pays occupé militairement par une puissance ennemie. Témoignant devant le Congrès des Etats-Unis en avril dernier, le général David Petraeus définissait la « nature fondamentale du conflit » à l’intérieur de l’Irak comme « une compétition entre des communautés ethniques et sectaires, pour le contrôle du pouvoir et des ressources. » Les forces en compétition incluraient selon lui « les terroristes, les insurgés, les milices extrémistes, et les gangs criminels », mais aussi le soi disant « Al Qaeda en Irak », la Syrie et les « groupes spéciaux » qui, selon le Quartier Général U.S., travailleraient pour le compte de l’Iran. De sorte que ladite « nature fondamentale du conflit » exclurait totalement l’idée qu’on puisse voir comme l’une des causes possibles du conflit, le pays qui a militairement envahi l’Irak, qui a fait main basse sur son territoire [ndt : et sur ses ressources], et qui se trouve à présent engagé dans sa sixième année d’une féroce répression de toute opposition à son occupation, où qu’elle se manifeste et quelque forme qu’elle prenne. Et la communauté internationale de reconnaître effectivement à cet envahisseur là le droit d’écraser par n’importe quels moyens toute résistance qui pourrait lui être opposée. Ce droit de « détruire un pays pour le sauver » [ndt : l’expression date du Vietnam] participe aussi bien du droit d’agression que du déni de droit de résister à une agression.

7. Le droit à l’autodéfense

Les cibles de l’hégémon ne disposent d’aucun droit à l’autodéfense. Lorsqu’en 1953-1954 le minuscule Guatemala, puis le Nicaragua en 1980, sous la menace sérieuse d’une attaque américaine imminente, tentèrent de se procurer des armes auprès du bloc soviétique, ce fut un tollé de panique et d’indignation dans les milieux politiques et médiatiques U.S. Ces pays furent accusés de menacer les Etats-Unis. Leur recherche d’armement ne pouvait être une question de légitime défense, c’était une menace ouverte à l’encontre du pitoyable géant et des voisins du pays cible. Il en va de même de l’Iran, désormais sur la liste des prochaines frappes américaines. Bien que des forces américaines hostiles aient été déployées tout autour du pays et que ce dernier fasse l’objet de menaces ouvertes de la part des Etats-Unis et d’Israël, son droit à l’autodéfense est annulé. Sous la houlette des Etats-Unis, le Conseil de Sécurité a déjà renforcé par trois fois les sanctions qui pèsent sur l’Iran, en raison de son programme nucléaire, bien qu’il soit parfaitement clair que l’Iran est incapable de contrer les armes nucléaires U.S. et israéliennes avec l’armement dont il dispose. L’Iran est aujourd’hui même sous le coup d’une attaque imminente, alors qu’aucun analyste sérieux n’estime qu’il dispose de la moindre capacité nucléaire. En d’autres termes, il n’a aucun droit de se défendre.
Dans le même temps, les USA et Israël peuvent s’armer jusqu’aux dents et laisser planer la menace d’une guerre au titre de leurs impératifs de « sécurité » et de leur droit à l’autodéfense. Leurs cibles, elles, ne sauraient avoir ni droits légitimes ni impératifs de cet ordre. Comme l’expliquait Ban Ki-moon, le Secrétaire Général des Nations Unies, lors de la réunion d’urgence du Conseil de Sécurité du premier mars dernier : « Je condamne les attaques à la roquette des Palestiniens et appelle à la cessation immédiate de tels actes de terrorisme […] Tout en reconnaissant le droit d’Israël à se défendre, je condamne le recours à la force disproportionné et excessif qui a tué et blessé tant de civils et notamment d’enfants. J’appelle donc Israël à cesser ces attaques. » Précisons que cette déclaration était faite après quatre jours d’une attaque féroce des Forces de Défense Israéliennes contre les Palestiniens de Gaza, qui avait fait environ 120 morts parmi ces derniers, dont une soixantaine le jour même, au nombre desquels 39 civils. Sans se démarquer du protocole depuis longtemps attaché à sa charge, Ban Ki-moon prenait bien sûr le soin de préciser, pour introduire sa déclaration sur l’attaque sanglante et illégale d’Israël contre les Palestiniens Gaza, « Tout en reconnaissant le droit d’Israël à se défendre... » Tout comme l’hégémon lui-même, le client favori de l’hégémon ne fait jamais que se défendre…

8. Le droit d’acquérir des armes nucléaires

Les Etats-Unis et les autres Grandes Puissances jouissent du droit de posséder des armes nucléaires, à l’instar de tout pays qui reçoit sur ce point l’aval des USA (Israël, bien sûr, mais aussi l’Inde ou le Pakistan). Pour les pays cibles, en revanche, comme l’Iran ou la Corée du Nord, le droit de posséder des armes nucléaires est parfaitement exclu et se trouve dénié avec véhémence par lesdits USA. Dans les cas extrêmes, comme celui de l’Iran, les USA vont jusqu’à interdire au pays cible de jouir du simple droit que lui accorde le TNP (Traité de Non-Prolifération nucléaire), d’enrichir de l’uranium « à des fins pacifiques, quelles qu’elles puissent être. » Au contraire, les USA s’appuient sur la soi disant très réticente coopération de l’Iran avec l’AIEA (Agence Internationale pour l’Energie Atomique) et pire encore, sur le refus de l’Iran de renoncer aux droits qui lui sont garantis par le TNP, pour lui imposer des sanctions à titre dérogatoire et pour justifier par avance l’attaque tant attendue contre l’Iran et un éventuel « changement de régime ». De même qu’elles avaient collaboré avec les USA en soutenant les agressions contre l’Afghanistan et l’Irak, l’ONU et la communauté internationale s’empressent de collaborer de nouveau par leur déni de droit frappant l’Iran et son programme nucléaire civil, et par leur reconnaissance des bases « morales » de cette prochaine agression israélo-américaine.

Pas question, bien sûr, d’infliger à Israël la moindre sanction, que ce soit pour son refus de signer le TNP ou pour la manière dont ce pays a, en bon « Etat voyou », développé son arsenal nucléaire pendant pas moins de quarante ans... De même, le mépris affiché des USA pour leur obligation de signataire (du TNP) de négocier « en toute bonne foi sur des mesures effectives concernant la fin de la course aux armements [et la signature d’un] traité pour un désarmement complet et général », n’entame en rien la crédibilité de leurs exigences concernant l’urgence de réprimer et de sanctionner des violations infiniment moins graves, commises par d’autres signataires. Et c’est la même chose littéralement dans tous les domaines sur le plan international, les plus grandes puissances exigent que leur soient garantis les droits qu’elles dénient à d’autres, sans que leurs propres violations du droit international ou des conventions internationales puissent entrer en ligne de compte.

9. Le droit à voir leurs propres victimes civiles jugées dignes d’une compassion internationale.

Le monde entier s’est bien sûr indigné des attentats d’Al Qaeda du 11. 09. 2001, qui firent près de 3 000 victimes civiles aux Etats-Unis même. Mais même des massacres de bien moindre envergure, tel le meurtre de huit étudiants de la yeshiva Mercaz Harav à Jérusalem Ouest, le 6 mars dernier, font la une des journaux et suscitent la plus grande indignation. On utilise communément le terme de massacre pour qualifier ce type d’événement. Cette attaque d’un Palestinien isolé contre les étudiants d’un séminaire fut d’ailleurs qualifiée de « sauvage » par Ban Ki-moon et de « d’attaque barbare et vicieuse contre des civils innocents, [et qui mérite] la condamnation de toutes les nations », par George Bush en personne.

Pour autant, on évoque sans grande indignation le massacre de bien plus de 3 000 civils afghans lors de raids aériens lancés en représailles contre les attentats du 11 septembre ou celui de 127 Palestinien de Gaza, dont une majorité – parmi lesquels un grand nombre d’enfants – étaient des civils sans armes, au cours de « l’Opération Hot Winter » des Forces de Défense Israéliennes (Opération Hiver Chaud, du 27 février au 10 mars 2008). Bien sûr, il ne s’agit pas de « massacres », encore moins « d’attaques sauvages », et ces exactions se trouvent même généralement excusées d’office par l’usage de termes tels que « dommages collatéraux » ou « erreurs tragiques ».

L’Etat d’Israël peut sporadiquement faire l’objet de critiques pour son « usage disproportionné et excessif de la force », voire prié de « refreiner autant que possible » ce genre de pratiques, nul ne le condamnera pour autant pour avoir délibérément et par pure malveillance, massacré des civils avec une chaîne de responsabilité qui remonte clairement et sans ambiguïté du simple pilote de F-16 ou d’hélicoptère Apache jusqu’au Premier ministre en personne, en passant par toute la hiérarchie militaire des Forces de Défenses Israéliennes. « Il y a une claire distinction entre les attaques terroristes à la roquette, qui visent des civils, et des actions d’autodéfense » déclarait le porte-parole de la Sécurité Nationale U.S., Gordon Johndroe – et rares sont les représentants de l’establishment occidental qui oseront s’aviser de risquer leur carrière politique en négligeant de faire clairement cette distinction.

Bien plus flagrant encore fut le cas de Madeleine Albright en 1996 – alors ambassadeur U.S. auprès des Nations Unies – lorsqu’elle convint devant les télévisions américaines que la mort d’un demi-million d’enfants de moins de cinq ans en Irak, imputables aux « sanctions de destruction de masse » étaient « worth it » [ndt : « valaient le coup », c'est-à-dire qu’ils « valaient la peine d’être sacrifiés »]. Nul ne décrivit jamais cette réflexion comme une apologie de crime de guerre ou même de « massacre ». C’est passé comme une lettre à la poste… (2)

Forces de Défenses Israéliennes. « Il y a une claire distinction entre les attaques terroristes à la roquette, qui visent des civils, et des actions d’autodéfense » déclarait le porte-parole de la Sécurité Nationale U.S., Gordon Johndroe – et rares sont les représentants de l’establishment occidental qui oseront s’aviser de risquer leur carrière politique en négligeant de faire clairement cette distinction.

Bien plus flagrant encore fut le cas de Madeleine Albright en 1996 – alors ambassadeur U.S. auprès des Nations Unies – lorsqu’elle convint devant les télévisions américaines que la mort d’un demi-million d’enfants de moins de cinq ans en Irak, imputables aux « sanctions de destruction de masse » étaient « worth it » [ndt : « valaient le coup », c'est-à-dire qu’ils « valaient la peine d’être sacrifiés »]. Nul ne décrivit jamais cette réflexion comme une apologie de crime de guerre ou même de « massacre ». C’est passé comme une lettre à la poste… (2)

Ce dont il s’agit ici, c’est de cette bonne vieille distinction entre victimes « dignes d’intérêt » et victimes « indignes d’intérêt », entre « peuples » et « non-peuples », une distinction qui a permis aux Occidentaux d’exterminer et de spolier au fil des siècles des centaines de millions de sauvages, de nègres, de bougnoules, de niakoués, et autres non blancs, sans jamais que leur manière de se tenir pour moralement supérieurs s’en trouve le moins du monde remise en cause. Certes, il est devenu très inconvenant d’utiliser couramment le mot nègre (bien que le terme « arabe », selon les circonstances, soit très clairement péjoratif), mais il n’y a rien d’inconvenant à dire : « We don’t do body count » [ ndt : Ce qui revient sensiblement à : « Peu importe le nombre exact des victimes »], ni le cas échéant à convenir que frapper directement à la base le soutien de la population civile – vider les eaux où nage le poisson terroriste – n’a rien d’inacceptable sur le plan militaire…
Le plus extraordinaire, c’est qu’au bout du compte, la bonne vieille distinction entre EUX et NOUS s’en trouve si bien entretenue et maniée avec tant d’aplomb – principalement par le silence et par un double standard implicite – qu’elle finit par devenir la norme et par n’avoir plus rien de choquant aux yeux du public. On s’inquiètera donc à grand bruit des victimes civiles du Darfour, du Zimbabwe ou du Tibet, imputables à des pays cibles, alors que dans le même temps, cette bienveillante compassion sera systématiquement détournée de celles d’Afghanistan, d’Irak, du Congo, de Colombie ou de Palestine, sitôt qu’elles sont victimes des Occidentaux ou de leurs régimes clients.

10. Le « droit d’exister » (et d’exiger de ses victimes la reconnaissance de ce « droit d’exister »)

Ce droit fut initialement invoqué comme un outil, pour renforcer la politique américano-israélienne de rejet d’un règlement négocié avec les Palestiniens, de façon à pérenniser le conflit, à empêcher le traçage de frontières définitives et à laisser aux Israéliens la possibilité de poursuivre leur annexion des territoires palestiniens. Il constitue pour Israël et son protecteur un atout substantiel pour invalider la reconnaissance de qui bon leur semble – les « acteurs non-étatiques », tels que l’OLP, le Hamas ou le Hezbollah, mais aussi certains Etats de la région [ndt : leurs revendications ou leur légitimité], comme l’Iran, la Syrie ou l’Egypte, à une certaine époque – et quand bon leur semble, au prétexte que leur non-reconnaissance du « droit à l’existence » d’Israël est criminelle. Outre le fait que cette reconnaissance préalable conditionne toute négociation, et que l’existence matérielle d’Israël peut difficilement se voir menacée, a fortiori niée, par d’aussi faibles adversaires, le comble de cet outil de propagande qu’est le « droit à l’existence », réside dans son ambiguïté : S’agit-il du droit à l’existence d’Israël en tant qu’Etat juif ? Du droit d’être reconnu sans pour autant reconnaître le droit au retour dans leur patrie des victimes du nettoyage ethnique (les réfugiés non juifs chassés de leurs terres) ?

Il semble bien que ce « droit », des plus sinistres, ne soit en réalité qu’un dispositif supplémentaire pour maintenir indéfiniment dans l’impasse le règlement du conflit israélo-palestinien, tandis qu’Israël continue de déposséder ceux-là même qu’on accuse de ne pas reconnaître son droit à l’existence. Il est pourtant impossible de discuter de ces sujets dans les pays occidentaux, où la reconnaissance du droit à l’existence d’Israël et l’exigence de le voir défendu sans hésitation sert avant tout de « test de loyauté » et de mécanisme « disciplinaire » ou « de mise au pas ».

Le bien-fondé de telles observations se voit largement confirmé par le fait que le concept de « droit à l’existence » est presque exclusivement évoqué au sujet d’Israël et non pour aucun autre Etat ou peuple au monde. Afin d’illustrer ce point, nous avons mené toute une série de recherches à travers les banques de données Factiva et Nexis, afin de relever combien de fois l’expression « droit à l’existence d’Israël » avait été utilisée sur une période de 31 mois – du premier septembre 2005 au 31 mars 2008. Nous avons ensuite renouvelé les mêmes recherches mais en y substituant au terme d’Israël le nom de 28 autres entités (comme par exemple le « droit à l’existence de la Palestine », le « droit à l’existence de la France », et ainsi de suite). Sur Factiva, dans la catégorie la plus large, « Toutes Sources », nous avons trouvé 8 689 textes mentionnant le « droit à l’existence d’Israël », pour seulement 15 mentionnant le « droit à l’existence de la Palestine » et 7 mentionnant le « droit à l’existence des Palestiniens ». Sur Nexis [ndt : qui permet de cibler ce type de recherche sur l’intégralité des publications d’un journal ou d’un magazine] en visant le New York Times, notre recherche a produit des résultats univoques : tandis que 120 textes mentionnaient le « droit à l’existence d’Israël », Nexis n’en trouva aucun, dans toutes les archives du New York Times, qui accorde à aucune des 28 autres entités recherchées un « droit à l’existence » équivalant à celui d’Israël.
Quel est donc cet attribut, ce « Droit à l’existence », qui est littéralement l’apanage exclusif de l’Etat d’Israël, puissance nucléaire sous égide américaine, et d’aucun autre Etat, d’aucun autre peuple, d’aucune autre espèce ? Inversement, le droit à l’existence de la Palestine est pourtant une question brûlante, voire existentielle, Israël ayant refusé six décennies durant d’admettre jusqu’à l’existence d’une « nation » palestinienne, pour ne rien dire de la reconnaissance d’un « Etat » défini notamment par des frontières précises. La représentation totalement biaisée de la réalité que tout cela met en évidence en dit vraiment très long sur beaucoup de choses.
Ce qui sous-tend la consolidation de ces « principes d’un Nouvel Ordre Impérial Mondial », c’est le déclin planétaire de l’idée même de démocratie, les élites politiques mondiales [ndt : le terme anglais est « globales »] s’étant avérées parfaitement libres de faire tout ce qui pouvait leur sembler propre à servir au mieux leurs intérêts personnels – la sainte trinité : programme néolibéral, militarisation, projection de puissance, ayant fait preuve de son omnipotence – au mépris d’une opposition massive de toutes les populations de la planète. Le récent échange entre le Vice-Président et Martha Raddatz, correspondante de ABC-TV News, en offre une illustration sans concession. Comme la journaliste l’interrogeait au sujet des deux tiers d’Américains qui estiment que la guerre d’Irak « ne mérite pas d’être menée », Cheney répondit froidement : « Et alors ? » Pour exprimer le peu de cas qu’on fait des attentes du public et la conviction, très largement répandue parmi nos responsables politiques, que le public lui-même est de peu d’intérêt – sinon en tant que main d’œuvre, comme consommateurs ou comme un vaste champ dont on peut récolter les votes après chaque campagne électorale – on n’aurait pu trouver de concision plus éloquente.
Ce qui sous-tend la consolidation de ces « principes d’un Nouvel Ordre Impérial Mondial », c’est le déclin planétaire de l’idée même de démocratie, les élites politiques mondiales [ndt : le terme anglais est « globales »] s’étant avérées parfaitement libres de faire tout ce qui pouvait leur sembler propre à servir au mieux leurs intérêts personnels – la sainte trinité : programme néolibéral, militarisation, projection de puissance, ayant fait preuve de son omnipotence – au mépris d’une opposition massive de toutes les populations de la planète. Le récent échange entre le Vice-Président et Martha Raddatz, correspondante de ABC-TV News, en offre une illustration sans concession. Comme la journaliste l’interrogeait au sujet des deux tiers d’Américains qui estiment que la guerre d’Irak « ne mérite pas d’être menée », Cheney répondit froidement : « Et alors ? » Pour exprimer le peu de cas qu’on fait des attentes du public et la conviction, très largement répandue parmi nos responsables politiques, que le public lui-même est de peu d’intérêt – sinon en tant que main d’œuvre, comme consommateurs ou comme un vaste champ dont on peut récolter les votes après chaque campagne électorale – on n’aurait pu trouver de concision plus éloquente.

Note de conclusion : Droits à une démocratie consistante ou pure foutaise ?

Ce qui sous-tend la consolidation de ces « principes d’un Nouvel Ordre Impérial Mondial », c’est le déclin planétaire de l’idée même de démocratie, les élites politiques mondiales [ndt : le terme anglais est « globales »] s’étant avérées parfaitement libres de faire tout ce qui pouvait leur sembler propre à servir au mieux leurs intérêts personnels – la sainte trinité : programme néolibéral, militarisation, projection de puissance, ayant fait preuve de son omnipotence – au mépris d’une opposition massive de toutes les populations de la planète. Le récent échange entre le Vice-Président et Martha Raddatz, correspondante de ABC-TV News, en offre une illustration sans concession. Comme la journaliste l’interrogeait au sujet des deux tiers d’Américains qui estiment que la guerre d’Irak « ne mérite pas d’être menée », Cheney répondit froidement : « Et alors ? » Pour exprimer le peu de cas qu’on fait des attentes du public et la conviction, très largement répandue parmi nos responsables politiques, que le public lui-même est de peu d’intérêt – sinon en tant que main d’œuvre, comme consommateurs ou comme un vaste champ dont on peut récolter les votes après chaque campagne électorale – on n’aurait pu trouver de concision plus éloquente.

Avant même le déclenchement de l’attaque, le public américain était déjà majoritairement opposé à l’invasion/occupation de l’Irak, et il en allait de même de l’opinion mondiale. Depuis déjà plusieurs années c’est une large majorité qui, aux Etats-Unis demande un retrait total et immédiat, et une réduction du rôle des USA sur le plan international, en particulier en ce qui concerne le recours systématique à la force. Tout cela n’a eu strictement aucun effet sur les politiques américaines, le mépris des Démocrates à l’égard des attentes des électeurs n’ayant eu d’égal que celui des Républicains. En Irak aussi, les sondages montrent qu’une large majorité de la population réclame le départ des Américains mais là encore, cela n’a d’effet ni sur les politiques américaines, ni sur l’attitude des dirigeants des pays soi disants démocratiques d’Europe et d’ailleurs, qui se gardent bien d’exercer la moindre pression sur l’envahisseur/occupant pour qu’il retire ses troupes.

Il a aussi été depuis longtemps démontré que l’opinion américaine était largement favorable à une réduction substantielle du budget militaire, et à davantage d’investissement dans les infrastructures et d’efforts pour un règlement diplomatique et collectif des questions internationales. Selon un sondage de 2007, 73 % des citoyens américains étaient favorables à un accord sur l’élimination des armes nucléaires, une opinion qui se trouve aux antipodes des politiques de l’administration Bush (politiques auxquelles le parti Démocrate ne s’est d’ailleurs pas spécialement opposé). Fidèle au mépris affiché des élites pour l’assentiment de ceux qu’ils dirigent, le gouvernement U.S. poursuit sans états d’âme la mise au point de la prochaine génération d’armement et de dispositifs nucléaires et fait tout ce qui est en son pouvoir pour que les exigences du TNP concernant le désarmement soient maintenues dans l’impasse lors des forums multilatéraux.
L’opinion du reste du monde ne semble d’ailleurs pas avoir davantage d’effet sur des décideurs remarquablement prompts à s’aligner sur les exigences des autorités suprêmes du Nouvel Ordre Impérial Mondial. Une série de sondages menés en République Tchèque au cours des 16 derniers mois montrait qu’une large majorité de Tchèques (jusqu’à 75 % sur certains points) étaient opposés à l’installation d’aucun élément du dispositif antimissile U.S. sur leur territoire. Le Gouvernement tchèque ne s’empressait pas moins d’en avaliser le projet et le Premier ministre, Mirek Topolanek, restait farouchement opposé à toute idée de référendum sur la question. Comme l’écrivait l’analyste Philip Coyle : « Les responsables du gouvernement tchèque ont même notoirement déclaré que la décision d’héberger le radar était trop importante pour être laissée aux électeurs. » Le même scénario allait se dérouler en Pologne, où la grande majorité des sondés étaient farouchement opposés à l’idée que leur pays prenne part au programme antimissile U.S., tandis que le Premier ministre Donald Tusk rejetait lui aussi la tenue d’un référendum sur la question. « La vérité est brutale » expliquait Tusk, « aucune décision d’ordre militaire ne pourra être soumise à un vote universel. » De même dans les plus grands pays d’Europe, les populations étaient aussi opposées au programme antimissile U.S. : 44 % au Royaume Uni, 49 % en Italie, 58 % en France, 61 % en Espagne, 71 % en Allemagne, etc. Il n’est cependant pas un seul de ces pays membres de l’OTAN dont les dirigeants ne soutiennent le programme U.S. – et n’agissent donc contre la volonté de leur peuple.

Ç’est encore la même chose au Canada, où les plus récents sondages montraient que 59% des personnes interrogées désapprouvaient la décision du Parlement de prolonger de trois années supplémentaires la mission des forces canadiennes en Afghanistan. 70 à 80 % des sondés étaient en outre opposés à ce que leur gouvernement ne prenne part à ce qui est finalement devenu la guerre de l’OTAN en Afghanistan. En Pologne, Tusk s’y était dit lui aussi fermement opposé avant son élection, mais il s’empressa de tourner sa veste au lendemain du vote. Même chose en France, où un sondage montrait que 68 % de la population étaient opposés à la décision de Nicolas Sarkozy d’envoyer davantage de troupes en Afghanistan…
Il apparaît donc que l’institutionnalisation des principes du Nouvel Ordre Impérial Mondial repose fondamentalement sur le fait que les USA, leurs alliés, leurs clients et autres affidés ne sont en réalité que des pseudo-démocraties, dont les élites au pouvoir sont parfaitement libres de faire fi des attentes de leurs concitoyens – pour tout dire, des « Etats minables » [ndt : Selon l’expression du Gal. Petraeus cité plus haut]. Cet état de choses découle en grande part d’inégalités astronomiques et croissantes (au sein des populations comme entre les Etats), de la ploutocratisation de la politique, de l’érosion des bases constitutionnelles de la sphère publique, du rôle accru de service de propagande et de gardiens du temple [ndt : au sens de « garants du système »] d’une industrie médiatique de plus en plus centralisée, et de l’inertie de populations qui, jusqu’ici, se sont trop facilement laissées mener par le bout du nez, malgré le lourd tribut qu’une majorité d’entre eux payaient au bout du compte, dans un système fondamentalement injuste et de plus en plus menaçant.

Ce Nouvel Ordre Impérial Mondial n’est manifestement pas prêt de disparaître de si tôt, à moins qu’il ne cause sa propre perte en allant de lui-même droit à la catastrophe – ce qui est loin d’être improbable, au vu de la trajectoire prise et parce que les choses ont l’air plutôt mal parties pour s’améliorer. Sans ça, on n’en verra probablement jamais le bout tant que l’humanité ne fera pas bloc pour cesser de se laisser mener en bateau, pour s’organiser tant sur le plan national qu’international et pour reconquérir ses droits.



Appels de notes :

1) L’étude rétrospective des documents fait apparaître que l’exode des populations, avant et pendant les bombardements de l’OTAN (en 1999), ne correspondaient pas à un plan de nettoyage ethnique et d’expulsions forcées mais à des facteurs stratégiques d’ordre militaire, au nombre desquels l’intensification des combats, la présence opérationnelle de l’UCK dans différentes zones d’opérations et la densité relative des différentes communautés installées dans les zones contestées. Les Albanais n’ont pas fui uniformément le territoire et les 29 principales communes du Kosovo. Ils n’étaient pas non plus les seuls à fuir : des membres de toutes les communautés fuyaient les zones de combat. Les communes situées dans les parties du Kosovo où l’UCK était relativement peu présente furent moins exposées aux combats, de sorte que l’exode y fut moindre. Tel fut particulièrement le cas avant le déclenchement des bombardements de l’Otan, le 24 mars 1999 (cf. rapport de l’OSCE : Kosovo/Kosova: As Seen, As Told. The human rights findings of the OSCE Kosovo Verification Mission October 1998 to June 1999 , en particulier : Part III, Ch. 14, "Forced Expulsion," pp. 146-162; et Part V, "The Municipalities," pp. 226-585. Voir aussi l’analyse de cette question dans : Noam Chomsky, A New Generation Draws the Line: Kosovo, East Timor and the Standards of the West (Verso, 2000), p. 114 ff. ) Dans son ouvrage, Chomsky résume le travail de l’ex journaliste du New York Times, David Binder, qui souligne « une curiosité » du rapport de l’OSCE : 46 % des Albanais ont quitté le Kosovo pendant les bombardements, et avec eux 60 % des Serbes et des Monténégrins. De sorte que, proportionnellement, davantage de Serbes ont été déplacés, lesquels n’ont pu, en outre, revenir chez eux à l’issue du conflit (p. 14). Enfin, le témoignage de Eve-Ann Prentice (journaliste aujourd’hui décédée), au procès de Milosevic, durant la phase de défense : Priée de donner son point de vue sur les raisons qui avaient pu pousser tant d’Albano-Kosovars à quitter leur province au cours des bombardements, Prentice répondit : « On nous a maintes fois expliqué que […] les civils albanais ordinaires […] avaient été informés que partir était leur devoir patriotique parce que le monde regardait […] et que quiconque refuserait de joindre cet exode serait considéré comme ne soutenant pas la cause albanaise. […] Les responsables de l’UCK leur avaient dit que leur devoir patriotique était de joindre cet exode, était de quitter le Kosovo, d’être vus en train de quitter le Kosovo. » (Testimony of Eve-Ann Prentice, Prosecutor v. Slobodan Milosevic (IT-02-54), February 3, 2006, pp. 47908 - 47909.)


2) Interview de Madeleine Albright par Lesley Stahl, ("Punishing Saddam," 60 Minutes, CBS TV, 12 mai 1996.) Textuellement : Stahl: "We have heard that a half a million children have died. I mean, that's more children than died when--wh--in--in Hiroshima. And--and, you know, is the price worth it?" [ndt : “On raconte qu’un demi-million d’enfants sont morts. Je veux dire… C’est plus d’enfants qu’il n’en est mort quand qu… à… à Hiroshima… et… et vous savez… Est-ce que ça valait vraiment de payer ce prix là ?] Albright: "I think this is a very hard choice, but the price--we think the price is worth it.” [ndt : Je pense que c’est un choix très difficile, mais le prix… Nous pensons que ça valait bien ça ! »

Version originale (avec l’intégralité des appels de notes) :
http://www.zcommunications.org/znet/viewArticle/17209

Edward S. Herman est Professeur Emérite de Finance à la Wharton School, Université de Pennsylvanie. Economiste et analyste des médias de renommée internationale, il est l’auteur de nombreux ouvrages dont : Corporate Control, Corporate Power (1981), Demonstration Elections (1984, avec Frank Brodhead), The Real Terror Network (1982), Triumph of the Market (1995), The Global Media (1997, avec Robert McChesney), The Myth of The Liberal Media: an Edward Herman Reader (1999) et Degraded Capability: The Media and the Kosovo Crisis (2000). Son ouvrage le plus connu, Manufacturing Consent (avec Noam Chomsky), paru en 1988, a été réédité 2002.

David Peterson est journaliste indépendant et chercheur, basé à Chicago.
Il a écrit de nombreux articles en collaboration avec Edward Herman.

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LA PAIX EN IRAK EST UNE OPTION

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La paix en Irak est une option

Déclaration de Le Feyt

International Anti Occupation Network

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Les soussignés, amis de l’Irak, de France, Belgique, Royaume-Uni, Italie, Espagne, Portugal, USA, Égypte, Suède et Irak, organisés dans le Réseau International Anti-Occupation (International Anti-Occupation Network (IAON)) et réunis à Le FEYT, France, du 25 au 27 août 2008, ont adopté la prise de position suivante. Cette déclaration témoigne de notre engagement en faveur d’une véritable fin à l’occupation et d’une paix durable en Irak.

27 août 2008


L’occupation américaine de l’Irak est illégale et ne peut être rendue légale. Tout ce qui a découlé de l’occupation est illégal et illégitime et ne peut pas trouver de légitimité. Ces faits sont incontestables. Quelles sont leurs conséquences?

La paix, la stabilité et la démocratie en Irak sont impossibles sous l’occupation. L’occupation étrangère est par nature opposée aux intérêts du peuple occupé, comme le prouvent les six millions d’Irakiens déplacés à l’intérieur et l’extérieur de l’Irak, l’assassinat planifié d’universitaires et de professionnels irakiens et la destruction de leur culture, et plus d’un million de tués.

La propagande occidentale tente d’accréditer l’absurdité selon laquelle l’envahisseur et destructeur de l’Irak pourrait jouer le rôle de protecteur de l’Irak. La crainte accommodante d’un “vide de sécurité” – utilisée pour perpétuer l’occupation – ne tient pas compte du fait que l’armée irakienne n’a jamais capitulé et constitue l‘épine dorsale de la résistance armée irakienne. Cette épine dorsale n’a pour seul souci que de défendre le peuple irakien et la souveraineté de l’Irak. De même, les projections sur une guerre civile ignorent le fait que la population irakienne, dans sa grande majorité, numériquement et par intérêt, rejette l’occupation et continuera de le faire.

En Irak, le peuple résiste à l’occupation par tous les moyens, conformément au droit international (1). Seule la résistance populaire peut être reconnue comme celle qui exprime et défend les intérêts du peuple irakien. Jusqu‘à présent, les USA sont aveugles à cette réalité, espérant qu’une “poussée diplomatique”, à la suite de la poussée militaire consituée par un véritable nettoyage ethnique, permettra de protéger le gouvernement qu’ils imposent à l’Irak. Quel que soit le président élu la prochaine élection présidentielle US, les USA ne pourront jamais atteindre leurs objectifs impériaux, et les forces qu’ils imposent à l’Irak sont opposées aux intérêts du peuple irakien.

Certains en Occident continuent à justifier la négation de la souveraineté populaire à l’enseigne de la «guerre contre le terrorisme», criminalisant non seulement la résistance (2), mais aussi l’aide humanitaire à un peuple assiégé. Selon le droit international, la résistance irakienne constitue un mouvement de libération nationale. La reconnaissance de la résistance irakienne est donc un droit, pas une option (3). La communauté internationale a le droit de retirer la reconnaissance accordée au gouvernement imposé à l’Irak par les USA et de reconnaître la résistance irakienne.

Il est évident que l’Irak ne peut récupérer une stabilité, une unité et intégrité territoriale durables que si sa souveraineté est garantie. Il est également évident que l’occupation US ne peut pas éviter d’avoir à rendre des comptes en essayant de reporter la responsabilité sur les voisins de l’Irak. Un pacte de non-agression, de développement et de coopération entre un Irak libéré et ses voisins immédiats est le moyen évident d’atteindre cette stabilité (4). De par sa position géopolitique médiane, et compte tenu de ses ressources naturelles, un Irak libéré, pacifique et démocratique est essentiel au bien-être et au développement de ses voisins. Tous ses voisins doivent reconnaître que la stabilité en Irak servirait leurs propres intérêts et s’engager à ne pas s’ingérer dans ses affaires intérieures

Si la communauté internationale et les USA sont intéressés par la paix, la stabilité et la démocratie en Irak, ils doivent accepter que seule la résistance irakienne – armée, civile et politique – peut atteindre ces objectifs en préservant les intérêts du peuple. La première exigence de la résistance irakienne est le retrait inconditionnel de toutes les forces étrangères occupant illégalement l’Irak – y compris les sous-traitants privés – et le démantèlement de toutes les forces armées établies par l’occupation.

Le mouvement irakien contre l’occupation – dans toutes ses expressions – par sa défense du peuple irakien, est la seule force habilitée à assurer la démocratie en Irak. L’ensemble du spectre de ce mouvement est d’accord pour qu’un gouvernement intérimaire constitué après le retrait US ait deux missions: préparer le terrain pour des élections démocratiques et reconstituer l’armée nationale. Une fois ces tâches administratives accomplies, ce gouvernement intérimaire serait dissous, laissant les décisions concernant les réparations, le développement et la reconstruction à un gouvernement irakien souverain et librement élu dans un État de tous ses citoyens sans discrimination religieuse, ethnique, confessionnelle ou fondée sur le sexe.

Toutes les lois, contrats, traités et accords signés sous l’occupation sont sans équivoque nuls et non avenus. Selon le droit international et la volonté du peuple irakien, la souveraineté totale sur les ressources pétrolières, naturelles, culturelles et matérielles de l’Irak repose entre les mains du peuple irakien, dans toutes ses générations, passées, présentes et futures. Tous, dans le spectre du mouvement contre l’occupation, s’accordent sur le fait que l’Irak devrait vendre son pétrole sur le marché international à tous les États qui ne sont pas en guerre avec lui, et en conformité avec les obligations de l’Irak comme membre de l’OPEP.

L’invasion US de 2003 était et reste illégale et le droit de la responsabilité de l‘État exige que les États refusent de reconnaître les conséquences d’actes d‘État illégaux (5). La responsabilité de l‘État comprend aussi un devoir de restaurer les droits. Des compensations doivent être payées par tous les acteurs étatiques et non-étatiques qui ont profité de la destruction et du pillage de l’Irak.

Le peuple irakien aspire à la paix à long terme. Sur la base des conclusions d’Istanbul en 2005 du Tribunal mondial sur l’Irak (6), et en reconnaissance des immenses souffrances du peuple irakien agressé, les signataires de cette déclaration approuvent les principes énoncés ci-dessus pour la paix, la stabilité et la démocratie en Irak.

La souveraineté de l’Irak repose entre les mains de son peuple en résistance. La paix en Irak est facile à atteindre: retrait inconditionnel des USA et reconnaissance de la résistance irakienne qui, par définition, représente la volonté du peuple irakien.

Nous lançons un appel à tous les gens épris de paix dans le monde à travailler pour soutenir le peuple irakien et sa résistance. L’avenir de la paix, de la démocratie et du progrès en Irak, dans la région et dans le monde en dépend.

Les membres du Réseau International Anti-Occupation (7):

Abdul Ilah Albayaty, membre du Comité exécutif du BRussells Tribunal, France – Irak
Hana Al Bayaty, Coordinatrice de l’ Initiative internationale des Irakiens sur les réfugiés, France – Égypte
Dirk Adriaensens, membre du Comité exécutif du BRussells Tribunal, Belgique
John Catalinotto, International Action Center, USA
Ian Douglas, coordonnateur de l’Initiative internationale pour l’engagement de poursuites contre le génocide US en Irak, Royaume-Uni – Égypte
Max Fuller, auteur de For Iraq, the Salvador Option Become Reality et Crying Wolf, death squads in Iraq, Royaume-Uni
Paola Manduca, scientifique, New Weapons Committee, Italie
Sigyn Meder, membre de l’Association de solidarité Irak à Stockholm, Suède
Cristina Meneses, membre de la session portugaise du Tribunal mondial sur l’Irak, Portugal
Mike Powers, membre de l’Association de solidarité Irak à Stockholm, Suède
Manuel Raposo, membre de la session portugaise du Tribunal mondial sur l’Irak, Portugal
Manuel Talens, écrivain, membre de Cubadebate, Rebelión et Tlaxcala, Espagne
Paloma Valverde, membre de la Campagne espagnole contre l’occupation et pour la souveraineté de l’Iraq, (CEOSI), Espagne

Le Feyt, France, 27 Août 2008

International figures who join us in our commitment to a true end to the occupation and to a lasting, sustainable peace in Iraq

Ramsey Clark, former U.S. Attorney General, international human rights activist, founder of the International Action Center – USA
Admiral Vishnu Bhagwat, former Chief of Naval Staff — India
Cynthia McKinney, Green Party US Presidential Candidate – USA
Denis Halliday, Former UN Assistant Secretary General & United Nations Humanitarian Coordinator for Iraq 1997-98 – Ireland
Hans von Sponeck, Former UN Assistant Secretary General & United Nations Humanitarian Coordinator for Iraq 1998-2000 – Germany
François Houtart, Director of the Tricontinental Center (Cetri), spiritual father and member of the International Committee of the World Social Forum of Porto Alegre, Executive Secretary of the Alternative World Forum, President of the International League for rights and liberation of people and president of the BRussells Tribunal – Belgium
Socorro Gomes, Chairwoman of WPC – World Peace Council and of Cebrapaz – Brazilian Center of Solidarity with Peoples and Struggle for Peace – Brazil
José Francisco Gallardo Rodríguez, General Major and PhD. in Public Administration – Mexico
Manik Mukherjee, Deputy, International Affairs, Socialist Unity Center of India, General Secretary, International Anti-imperialist and People’s Solidarity Coordinating Committee – India
Eduardo Galeano, Essayist, journalist, historian, and activist – Uruguay
Harold Pinter, Author, Nobel Prize in Literature 2005 – UK
James Petras, Author – USA
Jan Myrdal, Author – Sweden
Michael Parenti, Author – USA
Peter Curman, Author – Sweden
Rosa Regàs, Author – Spain
Santiago Alba Rico, Author, philosopher, member of Rebelion, Spain – Tunisia
William Blum, Author, USA
Issam Chalabi, former Iraqi Oil Minister, Iraq/Jordan
Dr. Omar Al Kubaisy, senior iraqi cardiologist, anti occupation politician and activist on iraq health & medical situation
Dr. Saeed H. Hasan, Former Iraqi Permanent Representative to the United Nations – Iraq
Dr. Saadallah Al-Fathi, former head of the Energy Studies Department at OPEC – Iraq
Salah Omar Al Ali, ex iraqi minister/ex Iraq’s ambassador to UN
Faruq Ziada, Former Iraqi Ambassador
Majid Al Samarai, former Iraqi ambassador
Wajdi A. Mardan, writer and Iraqi Diplomat
Naji Haraj, former Iraqi diplomat, human rights activist
Ridha Al Ridha, President of Iraqi Ja’fari shiits association: Al Ja’faria
Hassan T. Walli Aydinli, President of the Committee for the Defence of the Iraqi Turkmens’ Rights – Belgium-Iraq
Saif Al din Al Douri, Iraqi writer and researcher
Sabah Al-Mukhtar, President of the Arab Lawyers Association – Iraq / UK
Mohammed Younis Alobaidi, Oil Expert, Petroleum Consultancy Group (PCG) Board Member
Prof. Dr. Zuhair Al Sharook, Former President of Mosul University, Iraq
Dr. Abdul Razaq M. Al Dulaimi, Dean of college of communication in Baghdad before the invasion
“Hana Ibrahim”, Chair of Women’s Will Organisation – Iraq
Mohammed Aref, Science writer – Iraq / UK
Muhamad Tareq Al-Deraji, Director of Monitoring net of human rights in Iraq –

President of CCERF – Fallujah
Dr. Mousa Al-Hussaini, Iraqi Writer
Buthaina al Nasiri, author and activist, iraq-egypt
Dr. Souad Naji Al-Azzawi, Asst. Prof. Env. Eng. – University of Baghdad – Iraq
Mundher Al-Adhami, Research Fellow at Kings College London – Iraq / UK
Nermeen Al-Mufti, Former co-director of Occupation Watch – Journalist – Iraq
Salam Musafir, Iraqi author and journalist based in Russia
Wafaa’ Al-Natheema, independent journalist, activist, founder of the Institute of Near Eastern & African Studies (INEAS), filmmaker, author of “Untamed Nostalgia – Wild Poems”
Hisham Bustani, Writer and Activist, Secretary – Socialist Thought Forum, Jordan
Nada Kassass, activist, Egypt
Arab Lotfy, artist and activist, Resistance Alliance, Lebanon- Egypt
Dr Sahera Al Abta, Academic,Doctor in biology,Faculty of Sience,Iraq/Amman
Sabah Al-Khozai, Academic & Politician
Yihia Abu Safi, searcher and activist, committies RIGHT TO RETURN palestinian, member of Resistance Alliance-Cairo
Dr. Mahmoud Khalid Almsafir, Ass. Prof. International Economics, Kuala Lumpur, Malaysia
Ghali Hassan, Independent writer living in Syndey, Australia
Yasar Mohammed Salman Hasan, computer science and business management – UK
Abdul Wahab Hamid Rashid, Iraq/Sweden
Asma Darwish Al-Haidari, Economist and Activist – Amman
Dr. Curtis F.J. Doebbler, International Human Rights Lawyer – USA
Karen Parker, Attorney , Association of Humanitarian Lawyers, partners of the BRussells Tribunal – USA
Niloufer Bhagwat, Vice President of Indian Lawyers Association – Mumbai / India
Amy Bartholomew, Law professor – Canada
Jennifer Van Bergen, journalist, author writing about civil liberties, human rights and international law, law lecturer at the Anglo-American University in Prague
Ana Esther Ceceña, Researcher/professor in geopolitics, National Autonomous University of México, Director of the Geopolitics Latinamerican Observatory – Mexico
Ángel Guerra Cabrera, journalist and professor – Cuba
April Hurley, MD, Iraq Peace Team, Baghdad 2003 – California, USA
Azildin Bin Hussain Al Qutamil, Arab Avant Guard-blog – Tunis
Dr. Bert De Belder, Coordinator Intal & Medical Aid For The Third World – Belgium
Carlos Fazio, journalist and academic – Mexico
Carlos Taibo, professor of Political Sciences, Madrid Autonomous University – Spain
Carmen Bohorquez, philosopher, Coordinator of the network of networks In Defense of Humanity – Venezuela
Dr. Chandra Muzaffar, President of JUST International – Malaysia
Claudio Moffa, Professor of History – Italy
Corinne Kumar, Secretary General of El Taller International – Tunesia / India
Dahr Jamail, independent journalist, author: Beyond the Green Zone: Dispatches from an Unembedded Journalist in Occupied Iraq – USA
David Miller, Professor of Sociology at Strathclyde University, co-founder of Spinwatch – UK
Dirk Tuypens, Actor – Belgium
Elias Davidsson, composer, international law scholar and activist for 9/11 truth – Germany
Eric Goeman, coordinator ATTAC – Belgium
Fausto Giudice, Writer, translator, activist, member of Tlaxcala – Italy/France
Felicity Arbuthnot, Journalist – UK
Frank Vercruyssen, Actor, TG Stan – Belgium
Dr. Gideon Polya, scientist, author of Body Count, Global avoidable mortality since 1950, Australia
Gie van den Berghe, professor University of Ghent – Belgium
Gilad Atzmon, Musician, writer, pro-Palestinian activist – UK
Gilberto López y Rivas, anthropologist – Mexico
Prof. Hedvig Ekerwald, Dept of Sociology, Uppsala University – Sweden
Prof. Em.
Herman De Ley, Em. Prof. Ghent University, Ex-director of Centre for Islam in Europe – Belgium
Isaac Rosa, Writer – Spain
James E. Jennings, PH.D., President , Conscience International, Inc., a humanitarian aid and human rights organization working primarily in the Middle East; and Executive Director, US Academics for Peace, a group of university professors dedicated to dialogue among civilizations – USA
Jean Pestieau, Professor Emeritus, Catholic Univercity of Louvain (UCL), Belgium
Joachim Guilliard, Journalist, Anti-war movement – Germany
John Saxe-Fernández, Professor of political science, National Autonomous University – México
Jos Hennes, Publisher EPO – Edition House – Belgium
José Reinaldo Carvalho, Journalist, politologue, Relations Internationales, Cebrapaz – Centre Brésilien Pour la Solidarité avec les Peuples et la Lutte pour la Paix – Brazil
Kris Smet, Former Journalist – Belgium
Larry Holmes, Troops Out Now Coalition – USA
LeiLani Dowell, Fight Imperialism, Stand Together – USA
Prof. Dr. Lieven De Cauter, philosopher, K.U. Leuven / Rits, initiator of the BRussells Tribunal – Belgium
Lolo Rico, screenwriter – Spain
Ludo De brabander, Vrede, Peace Organisation – Belgium
Luz Gomez Garcia, Lecturer. Universidad Autonoma de Madrid – Spain
Manlio Dinucci, journalist Il Manifesto – Italy
Marc Vandepitte, philosopher – Belgium
Maria McGavigan, Institute for Marxist Studies, Brussels
Dr Mario Novelli, Lecturer in International Development, University of Amsterdam, Netherlands
Maruja Torres, writer and journalist – Spain
Mary Rizzo, Writer, translator, pro-Palestinian activist, member of Tlaxcala – USA/Italy
Mathias Cederholm, historian University of Lund, member in the Iraq Committe in Malmö, Sweden
Merry Fitzgerald, Europe-Turkmens of Iraq Friendships – Belgium
Michel Chossudovsky, economics professor and director, Centre for Research on Globalization (CRG) – Canada
Michel Collon, author, journalist – Belgium
Miguel Álvarez Gándara, member of SERAPAZ – Mexico
Mohamed Larbi Benotmane, law professor, Mohamed V University (Rabat).
Dr. Nayar López Castellanos, National Autonomous University of México – Mexico
Pascual Serrano, journalist, member of Rebelion – Spain
Paul Vanden Bavière, Former journalist De Standaard, publicist and editor of webzine Uitpers – Belgium
Pedro Monzón, Professor, Coordinator of the Cuban Chapter In Defense of Humanity – Cuba
Dr. Pol De Vos, Public Health Researcher – Peace movement, Belgium
René Naba, journalist, writer – France
Robin Eastman-Abaya, physician and human rights activist – USA
Prof. Rudi Laermans, sociologist, Catholic University of Leuven – Belgium
Sara Flounders, co-director of the International Action Center
Sarah Meyer, Independent researcher living in Sussex – UK
Saul Landau, scholar, author, commentator, and filmmaker on foreign and domestic policy issues, fellow of the Institute for Policy Studies – USA.
Sköld Peter Matthis, ophthalmologist – Sweden
Stephan Galon, ABVV Trade-Union Secretary / Permanent Syndical Centrale Générale FGTB – Belgium
Stéphane Lathion, swiss scholar (Fribourg University) – President of the GRIS (Research Group on Islam in Switzerland).
Stephen Eric Bronner, Professor of political science, Rutgers University – USA
Stevan Kirschbaum, Chair Grievance Committee United Steel Workers 8751 – USA
Steve Gillis, Vice President, United Steel Workers Local 8751 – USA
Teresa Gutierrez, May 1st Coalition for Immigrant and Worker Rights Co-Coordinator and Deputy Secretary General International Migrant Alliance (organizations for ID only) – USA
Dr. Thomas M. Fasy, MD PhD, Clinical Associate Professor, Mount Sinai School of Medicine – USA
Víctor Flores Olea, writer and political scientist – Mexico

Endorsing Organisations
All India Anti-imperialist Forum – India
BRussells Tribunal – Belgium
CEOSI – Spain
Conscience International – USA
El Taller International – Tunesia
INTAL – Belgium
International Action Center – USA
International Anti-imperialist and People’s Solidarity Coordinating Committee
The Iraq Solidarity Association in Stockholm (IrakSolidaritet) – Sweden
Medical Aid For The Third World – Belgium
Muslim Peacemaker Teams – Iraq
Palestine Think Tank (Free Minds for a Free Palestine)
Tlaxcala, The Translators’ (Global) Network for Linguistic Diversity
US Academics for Peace – USA
World Courts of Women

We encourage the international peace movement, civil society and politicians to follow their example


Notes

1 Le droit à l’autodétermination, à l’indépendance nationale, à l’intégrité territoriale à l’unité nationale et à la souveraineté sans ingérence externe a été affirmé à de nombreuses reprises par divers organes de l’ONU, dont le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale, la Commission des droits humains, la Commission juridique internationale et la Cour internationale de justice.
Le principe d’autodétermination prévoit que dans les cas où celle-ci a été supprimée par la force, il puisse être fait recours à la force pour la restaurer.
La Commission des droits humains a réaffirmé de manière coutumière la légitimité de la lutte contre l’occupation par tous les moyens disponibles, y compris la lutte armée (CHR Resolution No. 3 XXXV, 21 February 1979 et CHR Resolution No. 1989/19, 6 March 1989).De manière explicite, la résolution 37/43, adoptee le 3 Décembre 1982 par l’Assemvblée générale de l’ONU “réaffirme la légitimité de la lutte des peuples pour l’indépendance, l’intégrité territoriale, l’unité nationale et la libération de la domination coloniale et étrangère et de l’occupation étrangère par tous les moyens disponibles, y compris la lutte armée .” (Voir aussi les résolutions de l’AG de l’ONU 1514, 3070, 3103, 3246, 3328, 3382, 3421, 3481, 31/91, 32/42 and 32/154).

2 L’article 1 (4) du 1er Protocole additionnel aux Conventions de Genève, 1977, considère les luttes pour l’autodétermination comme des situations de conflit armé international. La Déclaration de Genève sur le terrorisme dispose: “Comme maintes fois reconnu par l’Assemblée générale des Nations Unies, les peuples qui luttent contre la domination coloniale et l’occupation étrangère et contre les régimes racistes dans l’exercice de leur droit à disposer d’eux-mêmes ont le droit d’utiliser la force pour accomplir leurs objectifs dans le cadre du droit international humanitaire. Ces utilisations licites de la force ne doivent pas être confondue avec des actes de terrorisme international.”

3 Les mouvements de libération nationale sont reconnus comme étant la conséquence du droit à l’autodétermination. Dans l’exercice de leur droit à l’autodétermination, les peuples sous domination coloniale et étrangère ont le droit “de lutter … et de demander et recevoir un appui, conformément aux principes de la Charte» et en conformité avec la Déclaration relative aux principes du droit international concernant les relations amicales et la coopération entre les États. C’est dans ces termes que l’article 7 de la Définition de l’agression (résolution de l’Assemblée générale 3314 (XXIX) du 14 Décembre 1974) reconnaît la légitimité de la lutte des peuples sous domination coloniale ou étrangère. La reconnaissance par l’ONU de la légitimité de la lutte des peuples sous domination coloniale et étrangère ou occupation est en ligne avec l’interdiction générale du recours à la force consacrée dans la Charte des Nations Unies, selon laquelle un État qui soumet par la force un peuple à une domination coloniale ou étrangère commet un acte illicite tel que défini par le droit international, et le peuple soumis à cette occupation, dans l’exercice de son droit naturel de légitime défense, peut lutter pour défendre et réaliser son droit à disposer de lui-même.

4 La Déclaration relative aux principes du droit international concernant les relations amicales et la coopération entre les États (résolution de l’Assemblée générale 2625 (XXV)) cite le principe que «les États doivent s’abstenir dans leurs relations internationales de la menace ou de l’emploi de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, ou de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies.» Individuellement et collectivement, l’Iraq et ses voisins devraient s’engager à s’abstenir de recourir à la force ou de menacer d’y recourir, de faciliter le recours à la force ou la menace de recours à la force par d’autres acteurs, et en s’abstenant de toutes les formes de s’ingérer dans les affaires d’autres États. Individuellement et collectivement, l’Iraq et ses voisins devraient également s’engager à la coopération et au développement sur la base de la négociation, de l’arbitrage et de l’avantage mutuel.
5 L’article 41 (2) du projet d’articles sur la responsabilité des États de la Commission du droit international de l’ONU, représentant la règle du droit international coutumier (résolution 56/83 du 28 Janvier 2002 adoptée en Assemblée générale des Nations unies : « la responsabilité des États dans des actes illégaux »), empêche les États de bénéficier de leurs propres actes illégaux: « Aucun État ne doit reconnaître comme licite une situation créée par une violation grave [d’une obligation découlant d’une norme impérative du droit international général] », chapitre III (e), Résolution 36/103 du 14 Décembre 1962 de l’Assemblée générale des Nations Unies, “Déclaration sur le caractère inadmissible de l’intervention et ingérence dans les affaires intérieures des États”.

6 Déclaration du Jury, World Tribunal on Iraq, Tribunal mondial sur l’Iraq, Istanbul, 23-27 Juin 2005.

7 Le Réseau international contre l’occupation est une coalition de groupe solidaires du peuple irakien, pour la souveraineté de l’Irak et contre l’occupation US de l’Irak. Il a été établi en avril 2006 lors du séminaire international sur l’assassinat d’universitaires et de professionnels de santé irakiens, dont la résolution finale peut être lue ici.

À diffuser largement SVP

traduction par Tlaxcala



Translations
Le Feyt Declaration - Peace in Iraq is an option
Declaració de Le Feyt: La pau a l’Iraq és una opció
Erklärung von Le Feyt: Der Frieden im Irak ist eine Option
Dichiarazione di Le Feyt: la pace in Iraq è possibile
Le Feyt-förklaringen: Fred i Irak är en möjlighet
Le Feyt verklaring: Vrede in Irak is een keuze
Declaración de Le Feyt: La paz en Iraq es una opción
Declaração de Le Feyt: A paz no Iraque é uma opção
Déclaration de Le Feyt - La paix en Iraq est une option
اعلان لو فيي : السلام في العراق ممكن
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Tlaxcala


Original and official text of "Le Feyt Declaration: Peace in Iraq is an option".
This text cannot be altered.
If copied in its entirety, or in parts, the original source should always be mentioned: http://anti-occupation.org